[EN IMAGES] La police intervient au Mega Fitness
Le gymnase a rouvert défiant le gouvernement qui ne permet pas à ces endroits de reprendre leurs activités
En plus des clients qui ont répondu présents dès 5 h 30, mardi matin, à l’occasion de la grande réouverture, le propriétaire du Mega Fitness Gym 24 heures a également eu droit à la visite de trois patrouilleurs du Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) sur le coup de midi.
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N’ayant toujours pas obtenu le feu vert de la santé publique, Dan Marino a néanmoins décidé d’ouvrir ses portes, mardi, après trois mois de confinement. Une plainte d’un citoyen a mené les policiers à se pointer à l’établissement du quartier Les Saules.
Deux policiers ont fait une tournée du proprio en compagnie de Marino. Ils n’ont imposé aucune amende, sont repartis sans fermer le gymnase, mais ont rédigé un constat de la situation pour lequel le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) déterminera s’il y a matière à déposer des accusations ou non.
« Je n’ai pas été surpris de la présence des policiers et je leur ai dit de faire leur travail comme je faisais le mien, a souligné Marino. Tout s’est bien déroulé. Ils ont vérifié le nombre de bouteilles de désinfectant, la distanciation et mes protocoles. Ça surpassait les exigences de tous les commerces. »
Les douches ne sont pas accessibles ; les clients doivent utiliser une serviette et le port de la camisole est interdit.
« Rien à perdre »
Lors du passage des policiers, les clients ont continué leur entraînement. Certains qui arrivaient au même moment ont questionné les policiers s’ils risquaient d’écoper d’une amende. Le policier à l’entrée les a rassurés indiquant qu’il n’y avait aucun danger. Seuls les propriétaires peuvent recevoir un billet d’infraction selon les termes du décret gouvernemental.
Marino craint-il de recevoir une amende ? « Ma plus grosse peur est de faire faillite, a-t-il résumé. Je n’ai rien à perdre. Si je reçois une amende de 50 000 $, je l’ajouterai à mes dettes. Dans les deux cas, ça ne fera pas de différence puisque je vais faire faillite. J’ai investi 25 ans de ma vie dans cette entreprise et je ne veux pas mettre la clef dans la porte sans rien faire. Je le regretterais toute ma vie. Je ne suis pas le sauveur du peuple, mais je tente simplement de sauver ma business. »
Avant de défier les directives de la santé publique, Marino avait demandé conseil auprès de Me Guy Bertrand.
« Je suis très confiant de gagner, a-t-il affirmé. Guy Bertrand m’a dit qu’il serait là pour m’aider, tout comme Stéphane Blais du parti Citoyens au pouvoir du Québec et Josée Turmel. Je mets qui en danger ? On n’est certainement pas pire que les Costco et Walmart où les gens se croisent et où l’on retrouve de longues files. »
Marino estime que les gymnases passent carrément sous le radar. « Dans un ascenseur, on ne retrouve pas d’étage numéro 13 et on se retrouve dans la même situation, a-t-il illustré. Nous sommes oubliés. Il s’agit d’une injustice. La seule fois où le gouvernement a parlé des gymnases, c’est lors de la deuxième journée au moment de l’annonce de la fermeture de nos établissements. »
À la vue de tous
Marino a-t-il envisagé la possibilité d’ouvrir en toute discrétion au lieu de faire connaître ses intentions au grand public ?
« Je ne voulais pas ouvrir à la cachette, débite-t-il. Je veux payer mes taxes et mes impôts. Je ne voulais pas me cacher pour gagner ma vie honorablement. Ce ne fut pas une décision sur un coup de tête. »
Une douzaine de studios privés d’entraînement prévoient ouvrir leurs portes, aujourd’hui, pour signifier leur mécontentement.
Nova Gym ouvrira le 26 juin et Maxi Forme Fitness a confirmé qu’il fera de même le 2 juillet.