Plus de poupons en milieu familial pour contrer la pénurie de places
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Alors que le manque de places en garderie cause des maux de tête aux parents, Québec solidaire propose un plan pour pallier cette pénurie en permettant notamment aux milieux familiaux de prendre davantage de poupons.
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La députée solidaire Christine Labrie presse le gouvernement Legault d’agir, alors que la menace d'une grève plane actuellement sur quelque 10 000 services de garde en milieu familial.
«On est devant quelque chose de majeur, qui va même être un obstacle important pour la relance économique que tout le monde souhaite et qui va créer une grande précarité financière pour les familles», s’insurge-t-elle.
Et ce sont majoritairement les femmes qui font les frais de cette pénurie de places en garderie, qui ne date pas d'hier, mais qui s'accentue encore davantage en raison de la pandémie.
Dans la majorité des familles, signale l’élue de Sherbrooke, en particulier celles qui ont un enfant de moins de cinq ans, ce sont les femmes qui ont le salaire le plus bas. «Et donc c’est sûr que si quelqu’un doit rester à la maison parce qu’on n’a pas trouvé de place, les familles vont choisir la personne avec le salaire le plus bas, ça va être la femme en général», insiste-t-elle.
À l’heure actuelle, plus de 42 000 enfants sont en attente d’une place en service de garde. La pénurie est particulièrement grande chez les poupons.
Pour s’attaquer à ce problème, la solidaire demande au ministre de la Famille de permettre aux garderies en milieu familial d'accueillir quatre bambins de moins de 18 mois au lieu de deux.
«En ce moment, il y a des milieux familiaux qui ont une liste d’attente, qui se font appeler tous les jours par des parents de poupons. Ils ont une place de libre, mais ils ne peuvent pas l’offrir à un poupon, car ils en ont déjà deux. Ça permettrait de diminuer la pression», plaide-t-elle, en entrevue. Mme Labrie ajoute qu’il y a moins de demandes en milieu familial pour les enfants plus âgés.
Pénurie d'éducatrices
Le manque de places est en partie attribuable à la pénurie d’éducatrices. Pas moins de 8000 places subventionnées en milieu familial ne sont pas occupées faute d’intervenantes de la petite enfance intéressées à utiliser le permis.
Selon la solidaire, le gouvernement doit leur offrir une subvention de démarrage pour absorber les dépenses d’achat de matériel.
Mais surtout, les éducatrices doivent avoir des conditions de travail et une rémunération intéressante pour inciter plus de jeunes à choisir cette voie.
Les stages devraient être rémunérés et les travailleuses de la petite enfance devraient avoir droit à 20 journées pédagogiques par an, comme les enseignants, pour préparer le programme éducatif, traiter les dossiers des enfants et faire de la formation continue.
Un plafond salarial plus élevé doit également être offert aux éducatrices qualifiées pour favoriser leur rétention et encourager la qualification. Québec doit également assujettir les responsables des services de garde en milieu familial à la Loi sur l'équité salariale.