Martine Beaulieu: l’authenticité pour se réinventer
La pandémie a forcé plusieurs professionnels à se réinventer. C’est le cas d’une décoratrice d’intérieur, qui a décidé de passer de la table à dessin... à la fabrication de meubles.
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Le contact avec les gens: c’est ce qu’aime le plus Martine Beaulieu. Pour celle qui gère sa compagnie de décoration intérieure depuis 10 ans, la pandémie a tout changé.
«Je faisais ça par téléphone ou par courriel. Les gens m’envoyaient des photos, mais ce n’était pas pareil», a affirmé celle qui habite dans la ville de Mercier, sur la Rive-Sud.
Coincée à la maison avec le confinement et sans contrats de travail comme enseignante au DEP en décoration intérieure, Mme Beaulieu devait se réinventer pour passer à travers la crise.
«Je suis très manuelle et j’ai déjà fait des fleurs séchées dans les années 1970. Je me suis dit que j’allais me réinventer en faisant des meubles en matières recyclables», a-t-elle expliqué.
Le projet était lancé: avec de vieilles bobines de fil d’Hydro-Québec trouvées sur Facebook, Mme Beaulieu a commencé à faire des horloges et des tables.
«J’ai continué à acheter des bobines parce que j’ai vendu quatre horloges en une journée!», a-t-elle indiqué.
Mme Beaulieu a ainsi confectionné pas moins de 20 meubles pour 16 clients depuis la pandémie. Une valeur ajoutée à sa profession, estime-t-elle.
La recherche de l’unique
D’une souche échouée sur la grève en Gaspésie jusqu’à la porte d’une grange, Martine Beaulieu trouve son inspiration dans le contraste entre le nouveau et l’usé.
«J’aime le brut et mélanger les matières. De la laine, du bois...», donne-t-elle en exemple.
Pour le moment, ses meubles ne sont disponibles que via les réseaux sociaux, et plus tard sur le web en automne.
Mme Beaulieu aime l'idée de garder la production à petite échelle. «Quand les gens commencent, c’est beau, tu vois qu’il y a de l’âme dans les meubles, mais quand ça devient plus gros, l’âme n'est plus là, c’est de la reproduction», croit celle qui adore voir une oeuvre qu'elle a créée dans le décor d'un de ses clients.
Mettre en valeur l’achat local
Le PDG de l'Association des fabricants de meubles du Québec, Gilles Pelletier, croit que l'aspect «unique» d'un meuble fait à la main est un bon argument de vente.
«Il y a beaucoup d’entreprises qui ont migré leur modèle d’affaire vers la personnalisation pour faire compétition avec la Chine, a-t-il expliqué. Avec un meuble fabriqué en Chine, tout le monde va avoir le même meuble.»
On peut rejoindre Mme Beaulieu via son site web
et acheter ses meubles via sa page Facebook @MB-Design