Décès de Romy et Norah: une coroner entreprend un travail de plusieurs mois
Coup d'oeil sur cet article
Avec la mort du seul suspect dans le meurtre des petites Romy et Norah, le travail de la coroner assignée au dossier sera crucial pour mieux comprendre les dessous de ce drame troublant. Mais il faudra pour cela attendre plusieurs mois.
• À lire aussi: «Les filles, c’était sa vie»: des proches de Martin Carpentier sous le choc
• À lire aussi: Double meurtre: «L’irréparable» commis durant la première nuit
La coroner et avocate Sophie Régnière a été désignée pour entreprendre le délicat travail d’investigation entourant les décès des fillettes et de leur père Martin Carpentier, qui est responsable de leur mort selon les enquêteurs de la police.
Or, le délai moyen entre le moment où un coroner est avisé d’un décès et la publication de son rapport, il s’écoule en moyenne 11 mois, parfois plus.
Le décès de Carpentier signe la fin de l’enquête criminelle de la Sûreté du Québec (SQ), mais le mandat de la coroner, lui, ne fait que commencer.
Rôles complémentaires
«L’enquête démontre clairement qu’il n’y a pas eu intervention d’un tiers, que personne d’autre n’a participé à la commission de l’infraction. Donc, pour nous, l’enquête criminelle se termine et évidemment, maintenant, c’est le Bureau du coroner qui va prendre la relève», a précisé mercredi l’inspecteur-chef Guy Lapointe.
Vendredi, le Bureau du coroner a tenu à rappeler que sa mission diffère de celle de la police, bien que les deux entités sont des proches partenaires, et que «les coroners ne peuvent se prononcer sur la responsabilité civile ou criminelle d’une personne».
Leur rôle est plutôt «d’apporter des réponses sur les éléments qui ont conduit au décès, le tout dans une optique de prévention».
Pour y arriver, la coroner Régnière pourra s’appuyer entre autres sur les autopsies qui ont été pratiquées par un médecin pathologiste sur les corps des trois défunts et les renseignements contenus dans le rapport d’enquête de la police.
Le travail des coroners est d’établir avec le plus de précision possible la date et le lieu des décès, et leurs causes probables, mais pas seulement. Il sert aussi à apporter un éclairage sur les circonstances des décès.
Qui plus est, il n’est pas impossible qu’une «investigation thématique» soit menée sur plusieurs cas d’infanticides, rapporte l’ex-coroner Denis Boudrias. Le tout, dans le but de tirer des conclusions basées sur de potentielles constantes observées lors de situations de meurtre d’enfants.
Analyses préliminaires
Il arrive que les coroners, dans leur rapport, fournissent des explications sur l’état d’esprit de la victime ou comportent des détails sur sa situation personnelle qui pourraient aider à comprendre son décès.
«Évidemment, on espère que l’enquête du coroner permettra d’éclaircir les circonstances nous permettant de mieux comprendre son [Martin Carpentier] geste. Mais il se peut aussi qu’on n’ait jamais de réponse précise, étant donné que [Carpentier] est décédé», précise M. Boudrias, qui a œuvré dans le métier pendant 25 ans.
La police croit que Martin Carpentier et ses filles sont morts dans les douze premières heures suivant leur accident sur l’autoroute 20 à Saint-Apollinaire, le 8 juillet 2020 en soirée. Il les aurait tuées avec un objet contondant dans un boisé avant de s’enlever la vie quelques kilomètres plus loin.
Le Bureau du coroner souligne cependant que les faits «sont basés sur des analyses préliminaires et qu’ils pourraient être revus en fonction des éléments mis en lumière au cours de l’investigation du coroner».
Ce dernier pourra, s’il le juge nécessaire, recueillir le témoignage de proches et de témoins ou demander l’aide d’experts dans un domaine quelconque, pour mieux l’aiguiller dans son rapport.
- Avec la collaboration de Jérémy Bernier