«Situation de crise»: des touristes irrespectueux dérangent en Gaspésie
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Les touristes irrespectueux de l'environnement qui visitent la Gaspésie cet été provoquent une «situation de crise» dans la région, dénonce la députée péquiste de Gaspé, Méganne Perry Mélançon.
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«Malheureusement, on a un type de clientèle qui vient faire de l'ombre [à la saison touristique], a affirmé, vendredi, la porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de tourisme, sur QUB radio. Certains [touristes] qui font du grabuge, passent la nuit debout sur les plages à faire la fête et laissent les lieux dans un état lamentable.»
Les élus de Gaspé et de Percé ont d'ailleurs interpellé le gouvernement, jeudi, pour que la surveillance soit accrue sur les sites de camping de la Gaspésie.
«C'est très, très, très dommage de voir ça depuis quelques semaines», a insisté l'élue, qui précise que toute l'industrie de sa région avait «travaillé fort» pour offrir aux Québécois «une saison touristique digne de ce nom».
- Écoutez Méganne Perry Mélançon, députée péquiste de Gaspé, sur QUB radio:
La sensibilisation plutôt que la répression
Même son de cloche du côté du maire de Gaspé, qui n'en peut plus des campeurs qui s'installent illégalement sur les plages de sa ville. Ils sont de plus bruyants et malpropres, soutient-il.
Mais Daniel Côté se dit impuissant à réglementer la situation et à intervenir légalement. Il a bien demandé la collaboration de la Sûreté du Québec (SQ) et même du ministère de l'Environnement, mais gérer 145 km de littoral, c'est tout un défi.
À défaut de la répression, Gaspé mise donc sur la sensibilisation. Depuis vendredi, des employés de la Ville sillonnent les plages pour inciter les touristes à bien se tenir et à être respectueux de l’environnement et des résidents. Parce que si Gaspé est habituée à accueillir des milliers de visiteurs chaque été, cette année, ça dégénère en ces temps de COVID-19, alors que beaucoup de Québécois sont forcés de voyager dans la province.
Sur certaines plages, on peut voir des tentes et des déchets laissés au sol.
«On n'en peut plus de voir nos belles plages subir un tel saccage. Et ce n'est pas vrai qu'on va porter sur nos épaules municipales un dossier dans lequel on n'a pas la marge de manœuvre légale pour agir. Ce n'est pas vrai que nos plages et nos citoyens vont continuer à se faire harceler, démolir, qu'on va endurer ça encore longtemps. Et ce n'est pas vrai non plus qu'on va porter sur notre dos le poids de certains irresponsables, incapables d'offrir un respect minimal à notre environnement et aux milieux fragiles», a dit le maire Daniel Côté en entrevue avec TVA Nouvelles.
De son côté, le directeur du parc national de l’Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé et du parc national de Miguasha rapporte plutôt que tout se passe bien dans ses parcs.
Rémi Plourde souligne toutefois qu'il n'y a pas de campings dans les parcs qu'il gère et que les gens y viennent pour la randonnée et pour profiter des grands espaces.
- Rémi Plourde, directeur du parc national de l’Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé et du parc national de Miguasha, fait le point sur QUB radio:
Ça va mieux à Rimouski
Pendant ce temps à Rimouski, la situation est moins anarchique. Il y a beaucoup de monde, mais on n'assiste pas à des débordements comme en Gaspésie.
Au site historique maritime de la Pointe-au-Père, qui est la plus importante attraction touristique de l'Est-du-Québec, on tolère les motorisés et les roulottes sur le quai, mais pour 24 heures seulement. On avise aussi les visiteurs que ce n'est pas un camping, qu'il n'y a pas de service, que les feux à ciel ouvert ne sont pas permis, qu'ils doivent ramasser leurs déchets et ne pas faire de bruit après 22h.
Ailleurs à Rimouski, ça se passe bien également, mais la Ville est aux aguets. «Dans des circonstances comme ça, on se doit d'être tolérants parce que si on n'offre aucune alternative aux touristes, à ce moment-là, les gens vont aller s'installer partout. Moi, je pense que ça passe beaucoup plus par une tolérance, un encadrement», a soutenu le maire Marc Parent.
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