COVID-19 et partys de jeunes ne font pas un bon ménage
La ministre Geneviève Guilbault s’inquiète des rassemblements des 15-34 ans
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La vice-première ministre du Québec s’alarme de la multiplication des éclosions dans des soirées privées, à l’heure où les 15-34 ans constituent la majorité des nouveaux cas de coronavirus.
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« Les partys, ça peut être dangereux », a souligné lundi Geneviève Guilbault, rappelant les conséquences « potentiellement désastreuses » de la COVID-19, même chez les plus jeunes.
- Écoutez le Dr François Marquis, chef de services des soins intensifs de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, sur QUB radio:
La taille des rassemblements et la proximité des invités sont deux de ses inquiétudes principales.
« On vous demande d’être prudents. Croyez-moi, vous n’avez pas envie de vous retrouver aux soins intensifs », a-t-elle poursuivi, recommandant de ne pas partager bière ni couverts pendant les rencontres entre amis.
Mme Guilbault a affirmé qu’en plus d’attraper le coronavirus, les fêtards peuvent facilement le transmettre à des membres de leur entourage qui sont plus vulnérables.
Dans les dernières semaines, plusieurs éclosions ont eu lieu dans des endroits fréquentés par des jeunes : bars, soirées privées, salles d’entraînement, camps de jour et piscines publiques.
Deux fêtes en Montérégie ont notamment mené à la contamination de dizaines de personnes, entraînant aussi la fermeture d’au moins cinq commerces.
Invincibles
Depuis le début de la pandémie, les autorités affirment que les jeunes sont à faible risque de complications comparativement aux personnes âgées, a rappelé la Dre Caroline Quach, pédiatre microbiologiste-infectiologue au CHU Sainte-Justine.
Il n’a donc pas été surprenant pour elle de constater que certains d’entre eux ont l’impression d’être « invulnérables » face au virus.
Pourtant, la transmission chez les 20-29 ans a augmenté de 128 % pendant la semaine du 8 au 14 juillet, selon des chiffres présentés lundi lors d’un point de presse à Montréal.
Deux fois plus
Les jeunes de cette catégorie d’âge sont désormais deux fois plus susceptibles d’être atteints du virus qu’il y a un mois et demi, selon l’Institut national de santé publique du Québec (voir tableau).
« Ça reflète un changement d’attitude », a dénoté le Dr Richard Massé, conseiller médical stratégique à la Direction générale de la santé publique du ministère de la Santé et des Services sociaux.
La situation est similaire ailleurs au Canada, où les 20-39 ans représentent aussi la majorité des nouveaux cas de coronavirus.
Une statistique qui inquiète aussi la Dre Theresa Tam, administratrice en chef de la santé publique du Canada.
Les jeunes maintenant les plus touchés
Les jeunes sont maintenant les plus touchés par la COVID-19, a constaté notre Bureau d’enquête en s’intéressant aux résultats des tests effectués depuis le 8 juin.
Au cours de cette période, plus des deux tiers des nouveaux cas ont été détectés chez les 20-39 ans.
Aussi, les 20-29 ans sont deux fois plus représentés qu’il y a un mois et demi chez les personnes déclarées positives.
À l’opposé, le pourcentage de gens de 80 ans et plus déclarés positifs a fondu de plus de la moitié.
Source : INSPQ
Québec veut serrer la vis aux récalcitrants
La vice-première ministre a été « très choquée » par les comportements récents des manifestants anti-masque et est prête à sévir contre ceux qui refuseraient le port du couvre-visage dans les lieux publics fermés.
« Personne n’a le droit de mettre en danger la santé des autres. On ne peut pas tolérer des situations comme ça », a insisté Geneviève Guilbaut, en référence à la scène qui s’est déroulée devant l’Assemblée nationale ce dimanche.
Vers midi, des centaines de personnes ont déambulé, le visage à découvert et à une distance bien inférieure à deux mètres, pour protester contre l’imposition du port du masque.
« Ils méprisaient carrément les efforts qui sont faits pour protéger notre santé », s’est insurgée Mme Guibault lundi, pendant une conférence de presse à Montréal.
Au cours de la manifestation, deux hommes ont même enlacé une journaliste de TVA Nouvelles contre son gré, devant les caméras.
Le message qu’envoient ces manifestations est « préoccupant », a affirmé la vice-première ministre.
Bientôt des sanctions ?
Québec entend sanctionner ceux et celles qui agissent au mépris des recommandations de la santé publique si la situation l’exige, notamment quant au port du couvre-visage.
« On va être prêt à aller là en fonction de certaines recommandations », a confirmé le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé.
Toutefois, il a souligné que la grande majorité des Québécois suit les consignes à la lettre.
Dans l’éventualité où le non-port du masque deviendrait un problème à plus grande échelle, le gouvernement songe à imposer des amendes aux individus.
Amendes
En date d’aujourd’hui, ce sont plutôt les commerçants qui ont la responsabilité de faire appliquer les consignes.
Ils sont passibles d’amendes pouvant atteindre 6000 $ s’ils sont pris en défaut.
Plus de 1000 agents ont été engagés par la CNESST pour faire de la sensibilisation et des interventions auprès du public concernant les mesures sanitaires, a rappelé le conseiller médical stratégique à la Direction générale de santé publique, le Dr Richard Massé.