Elle lui offre son rein pour leur 42e anniversaire
Le seul rein de son mari ne fonctionnait qu’à 8%
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SAINT-RÉMI | Une femme dévouée de la Montérégie a offert son rein droit à son conjoint des 42 dernières années comme cadeau d’anniversaire de mariage en souhaitant que leur histoire d’amour puisse durer encore longtemps.
« C’est un geste d’amour inconditionnel. C’est un don de soi au sens propre et au figuré. Tu ne peux pas avoir un plus grand cadeau que ça », murmure la larme à l’œil, Gilles Soucy.
« Ce n’est pas un geste grandiose, c’était tout à fait normal. Je voulais améliorer sa – et notre – qualité de vie », renchérit, le trémolo dans la voix, Diane Soucy.
Ému, le couple de Saint-Rémi a décidé de raconter son histoire au Journal dans l’espoir de sensibiliser la population à signer l’autocollant de dons d’organes derrière la carte d’assurance maladie.
À la vie, à la mort
C’est le 23 juillet dernier, à l’hôpital Royal Victoria, que Diane Soucy a donné son rein droit à l’homme de sa vie.
À 7 h 30, la femme de 62 ans est entrée dans la salle d’opération pendant qu’il attendait son tour. En silence, il priait pour que tout se passe bien.
L’opération de Diane a duré trois heures. Quant à Gilles, il a été six heures sur la table d’opération. « À 11 h 17, Gilles m’a croisée dans le corridor. Je ne me suis pas réveillée. On lui a dit que c’était sa femme qui était à côté de lui et que mon rein l’attendait sur la glace », explique l’épouse.
Même à l’hôpital, les amoureux s’inquiétaient de la santé l’un de l’autre. Les professionnels de la santé avaient pris soin de leur allouer une chambre sur le même étage pour leur séjour à l’hôpital. « Le matin [lendemain de leur opération], je suis allée le voir à sa chambre. Puis, en après-midi, c’est lui qui est venu me rejoindre dans la mienne. C’est beau, hein ? » lance-t-elle.
Trois semaines après l’opération, ils ont célébré leur 42e anniversaire de mariage, unis par l’amour et le rein de Mme Soucy.
L’appel d’une vie
Il faut savoir que l’homme de 65 ans est né avec seulement un rein. Depuis quelques années, l’efficacité rénale de ce dernier diminuait continuellement. Jusqu’à ce qu’il soit à 8 % d’efficacité.
Pour compenser, le retraité de la Société des alcools du Québec devait se soumettre à des traitements de dialyse, à raison de trois fois par semaine.
Puis, il y a un an, les médecins avaient demandé à M. Soucy de demander à son entourage s’il y avait des personnes qui seraient prêtes à faire don d’un rein.
« Il ne me l’a jamais demandé », explique l’épouse, retraitée depuis février dernier de la Ville de Saint-Rémi.
« Je ne voulais pas forcer les affaires. Je voulais laisser aller les choses », ajoute M. Soucy.
Voyant que personne ne se portait volontaire Diane s’était soumise aux tests.
Alors qu’elle ne s’y attendait pas, elle a reçu une réponse qui allait changer leur vie.
« J’ai reçu l’appel à mon bureau. J’étais compatible... J’ai appelé Gilles, dit-elle, émotive. Maintenant, j’espère lui avoir sauvé la vie. »
Famille
Leur plus grand souhait aujourd’hui est de voir grandir leur petit-fils Anthony, âgé de 11 mois.
« On veut être présents pour notre petit-fils. On va même garder cet article en souvenir pour qu’il comprenne l’importance du don d’organe. C’est un geste tellement important qui sauve des vies », conclut Diane Soucy.