Be-U cosmétiques: qui a dit que les ventes de soins avaient chuté?
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Alors que des études révèlent un recul inégalé des ventes de maquillage et de soins cosmétiques depuis le début de la pandémie, une jeune entreprise québécoise, Be-U Cosmétiques, a vu son volume de ventes décupler en l’espace de quelques semaines. La CEO, présidente et fondatrice Savannah Tardif raconte son confinement tout en rebondissements.
Chute drastique de 30% des ventes de maquillage et de 15% des cosmétiques et soins du visage: les données des derniers mois sur l’industrie des produits de beauté n’ont rien de reluisant. Mais pour Be-U, entreprise de cosmétiques personnalisés dans la Petite Italie à Montréal, ces statistiques ne trouvent pas du tout écho.
«Durant les mois d’avril et mai, on a fait 10 fois notre chiffre d’affaires normal», raconte Savannah Tardif en entretien téléphonique. Peu surprise de constater les ventes de maquillage en baisse avec le travail à distance, elle persiste à croire que les consommateurs ont plutôt opté vers des soins de bien-être, puisqu’elle a elle-même été victime d’un important succès.
Son propre conseiller-beauté en ligne
«Quand le gouvernement a annoncé le confinement, je pensais que j’allais passer trois mois à réfléchir sur ma business», se souvient-elle. Rapidement, son équipe et elle ont retroussé leurs manches pour orienter les ventes en ligne. «On a misé beaucoup sur le message "Plus besoin d‘aller en pharmacie voir ton cosméticien, viens voir notre cosméticien en ligne. Pas besoin de sortir de chez toi pour avoir ta gamme"», explique la présidente de la marque fondée en 2017.
Effectivement, grâce à la création d’un algorithme personnalisé, un seul questionnaire effectué sur le site web de la compagnie permet aux clients d’obtenir un diagnostic de leur peau et d’obtenir une combinaison de soins à leur portée.
«On prend une base de crème selon le type de peau et on ajoute un actif de plante qui va cibler le problème de peau de la personne», détaille Savannah. Si le problème, c’est la peau sensible par exemple, on a un actif d’arnica qu’on va ajouter à la base et qui va venir traiter ce problème-là». Les produits offerts par la compagnie sont naturels à 96% et la balance restante contient un conservateur et un parfum synthétique.
Après les ventes, les retards
En plus des campagnes en ligne, des promotions et du retrait des frais de livraison, les messages d’encouragement du gouvernement quant à l’économie locale ont largement contribué à rendre Savannah et ses collègues surchargés.
«Autant il fallait gérer la croissance, qu’il fallait gérer les fournisseurs qui prenaient trois à quatre fois plus de temps pour livrer», explique celle qui a pris la décision de faire affaire avec d’autres commerçants durant la crise pour pallier certains délais.
«Ça engendrait des délais dans notre production et dans notre livraison, en plus de Postes Canada qui avaient des délais», ajoute Savannah, qui a vu sa boîte courriel se remplir de messages provenant de clients inquiets.
Son mot d’ordre: transparence. «La plupart des gens ont été super gentils et comprenaient, mais j’ai quand même eu chaud par moment et j’avais hâte que les marchandises arrivent».
Des apprentissages en vue de l’automne
Savannah, qui avait toujours rêvé de devenir entrepreneure, a vu la crise comme un bel apprentissage pour son développement professionnel. Sachant que l’automne est une période charnière dans l’année pour l’achat de produits de beauté, la CEO se prépare déjà à une hausse de ventes et une deuxième vague de la COVID-19.
«Déjà, il faut avoir assez de stock pour faire face à une deuxième vague et s’il y a une deuxième vague, il faut recommander rapidement, quitte à avoir plus de stock qu’à l’habitude et l’écouler durant l’année», anticipe-t-elle, en réponse à l’hiver dernier.
En grande planification automnale, elle réfléchit maintenant à l’embauche de personnel supplémentaire et même au déménagement de sa compagnie pour répondre à la demande et tenter de prévoir l’imprévisible.
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