Tous unis pour construire un nouveau Liban
Politiciens et membres de la communauté ont témoigné leur soutien à Montréal
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Une cérémonie en hommage aux victimes de la déflagration qui a ravagé Beyrouth le 4 août a appelé à la reconstruction du Liban, samedi à Montréal.
« Ce que les jeunes Libanais et Libanaises nettoient et rebâtissent n’est pas un quartier, ce n’est pas une ville. Ce qu’ils rebâtissent est un nouveau tissu social. [...] Un Liban qui sera libre des déchirures du passé », a prêché l’évêque Paul-Marwan Tabet, un cèdre doré à la main.
La cathédrale Saint-Maron, dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, était à pleine capacité samedi, vers 17 h.
Les accessoires aux couleurs du Liban tranchaient sur les vêtements sombres portés par la communauté libanaise, venue assister à la messe célébrée en français et en arabe.
De nombreux acteurs politiques s’étaient également déplacés pour honorer les victimes de la double explosion qui a fait plus de 177 morts, 6500 blessés et 300 000 sans-abri, dans un pays victime d’une crise économique importante.
« J’ai perdu trois amis d’enfance. Et ma cousine est toujours aux soins intensifs », a confié la présidente de la Coalition avenir Québec, Alice Khalil, qui a fui la guerre civile libanaise vers le Canada avec sa famille, en 1988.
Elle souhaite que le Québec « donne une chance aux Libanais, surtout ceux qui ont perdu leur maison, pour les aider à venir vivre ici ».
ADN du Québec
Pour se relever, « le peuple libanais a besoin de l’aide du Canada », a dit Mgr Tabet.
« La communauté libanaise fait partie de l’ADN du Québec. Il y a beaucoup de liens qui nous unissent. On fait partie de la francophonie », a rappelé l’ancien ministre libéral et ex-maire de la métropole, Denis Coderre.
Le ministre des Affaires étrangères canadien, François-Philippe Champagne, se rendra d’ailleurs au Liban cette semaine.
Mélanie Joly, ministre fédérale du Développement économique et des Langues officielles, le ministre provincial de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charette, et Valérie Plante, mairesse de Montréal, se sont succédé au micro pour témoigner de leur soutien au peuple libanais.
« Vive la révolution ! »
L’allocution du consul général du Liban à Montréal, Antoine Eid, n’a toutefois pas fait l’unanimité.
« Vous n’avez plus le droit de représenter le Liban. Vive la révolution ! » s’est écrié Tabet Tabet, le poing levé.
Celui qui habite Montréal depuis une dizaine d’années et qui se décrit comme « un chef révolutionnaire », estime que le consul n’a plus sa place pour représenter son pays natal.
« Il a été nommé par un gouvernement corrompu, a-t-il déclaré au Journal. Il représente un gouvernement corrompu. »
George Ghandour, un homme d'origine libanaise présent à la cérémonie, est aussi de cet avis.
« Il faut une personne qui représente le peuple libanais et non les intérêts d’un gouvernement corrompu », a-t-il lancé.