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Un Cowboy fringant à la défense des bélugas

L’artiste fait partie de chercheurs mandatés par Québec

chercheur Jérôme Dupras
Photo Ben Pelosse Jérôme Dupras, scientifique et bassiste des Cowboys fringants, souligne que le fjord du Saguenay est un refuge pour le béluga, une espèce menacée.

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Mandaté par le gouvernement pour étudier l’impact de la stratégie maritime sur les bélugas, un groupe de chercheurs, dont fait partie un membre des Cowboys fringants, demande un moratoire sur l’augmentation du trafic maritime du Saguenay.

« Ça n’est pas un moratoire à perpétuité, ça n’est pas anti-développement. On demande ça jusqu’en 2023, pour qu’on puisse proposer des solutions », précise Jérôme Dupras, professeur au Département des sciences naturelles de l’Université du Québec en Outaouais et mieux connu par le public comme bassiste des Cowboys fringants.

L’ajout de bateaux de croisières ou de bateaux de marchandises avec le projet de GNL Québec, par exemple, pourrait provoquer des « effets écologiques dommageables et irréversibles pour le béluga ».

chercheur Jérôme Dupras
Photo courtoisie, Fanny Gandolphe

En voie de disparition

Le cétacé est considéré en voie de disparition au Canada, le statut le plus précaire avant l’extinction. Il ne reste que 1000 individus, et cette population diminue chaque année.

En 2018, le groupe de scientifiques a reçu le mandat de développer un simulateur des interactions entre la marine marchande et les mammifères marins dans le cadre de la stratégie maritime.

À ce moment, la communauté scientifique estimait que 5 % de la population des bélugas séjourne dans le fjord du Saguenay. Or, les chercheurs font une découverte stupéfiante en épluchant les données recueillies depuis trente ans : c’est la moitié des bélugas qui se retrouvent dans ce « refuge acoustique » chaque année, et près des deux tiers sont des femelles. 

Avec le simulateur, les chercheurs pourront, à partir de 2023, proposer des solutions, comme l’optimisation des routes maritimes, la réduction de la vitesse des bateaux ou l’ajout de technologies pour réduire le bruit. 

À terme, le simulateur va pouvoir modéliser les impacts du transport maritime sur les mammifères marins dans toute l’aire de répartition du béluga du Saint-Laurent.

Refuge acoustique

Si on veut sauver ce célèbre cétacé, il faut rapidement agir sur le bruit, dit M. Dupras. 

« C’est très complexe d’agir sur l’alimentation du béluga, ou sur la pollution systémique. Mais avec de bonnes pratiques, on est capable de réduire la pression acoustique sur l’espèce », souligne-t-il. 

Le bruit des bateaux et des sonars stresse les cétacés et peut provoquer des blessures, ou même la mort.

Pour les bélugas, le fjord du Saguenay, dix fois moins passant que le Saint-Laurent, devient un refuge acoustique où ils peuvent se reposer. Si le trafic maritime augmente, l’espèce pourra perdre ce havre de paix.

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