Le courrier des finances personnelles
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HARCELÉ PAR UNE AGENCE DE RECOUVREMENT
- Question de Richard Bernier
Mon père décédé a été harcelé avant sa mort par une firme de recouvrement parce qu’il aurait été co-emprunteur d’une somme de 3000 $ avec sa petite-fille, qui, elle, a fait faillite par la suite. Je suis le liquidateur de la succession, et j’ai la certitude que mon père n’a jamais consenti ni par écrit ni verbalement à cette transaction. J’ai demandé une preuve écrite de cette dette, et rien ne m’a été fourni. Que me suggérez--vous ?
Nous avons soumis votre question à notre expert, Pierre Fortin, syndic autorisé en insolvabilité, président de Jean Fortin et Associés.
« N’étant pas avocats, nous ne pouvons émettre d’avis juridique. Cela dit, lorsque des clients nous consultent et qu’ils sont convaincus de ne pas être responsables d’une dette, nous leur suggérons toujours d’exiger du créancier une preuve de l’existence de celle-ci. Bien souvent, il s’avère qu’il ne l’a plus ou même ne l’a jamais eue », explique-t-il.
Puisque cela semble être le cas dans la situation décrite par notre lecteur, le créancier ne peut donc pas, a priori, exiger le recouvrement de la dette auprès de la succession.
« Si les démarches de recouvrement continuent malgré l’absence d’une preuve de responsabilité et s’il s’agit d’une agence de recouvrement, une plainte peut être formulée auprès de l’Office de la protection du consommateur. Les agences doivent avoir un permis de l’Office pour opérer et elles leur sont donc redevables », ajoute Pierre Fortin.
► Vous trouverez sur le site de l’Office une foule d’informations utiles sur les pratiques qui sont interdites aux agences de recouvrement et les façons de mettre un terme au harcèlement : opc.gouv.qc.ca/consommateur/bien-service/credit-recouvrement-finance/agence-recouvrement/
DES TAUX DE RENDEMENT DE 4 % SONT-ILS RÉALISTES ?
- Question de Sylvie DesAlliers
Dans une chronique de la section Dans vos poches publiée il y a quelques mois à propos des économies à faire en prévision de la retraite, notamment du placement dans un CELI, on indique qu’il est possible d’y obtenir un rendement annuel de 4 %. Il serait intéressant de savoir comment on explique un tel rendement, compte tenu du taux actuel des placements, qui sont très faibles.
Le planificateur financier André Lacasse précise qu’il existe des milliers de possibilités d’investissement quand vient le temps d’acheter un CELI, du simple compte d’épargne à intérêt quotidien inférieur à 0,25 % jusqu’aux actions de petites sociétés cotées en bourse.
« Le rendement de 4 % mentionné dans la chronique ne faisait pas référence à un produit spécifique. En fait, il faudrait écrire un livre de plus d’une centaine de pages pour passer en revue les différents types de produits possibles. Un simple article n’y suffirait pas ! » dit-il.
Il précise toutefois qu’il est d’usage pour les planificateurs financiers d’utiliser dans leurs calculs les normes d’hypothèses de projection de l’Institut québécois de planification financière (IQPF). On peut les consulter ici : iqpf.org/docs/default-source/outils/iqpf-normes-projection2020.pdf.
Ces normes aident les professionnels du domaine à élaborer des projections financières à long terme, 10 ans et plus, de façon neutre, sans biais ni préjugés potentiels. Elles sont développées et mises à jour chaque année par un comité d’experts.
« En vertu de ces normes, dans l’industrie on utilise généralement un taux de rendement de 4 % à long terme pour un placement équilibré. Précisons que les normes de l’IQPF prévoient des rendements supérieurs à 4 %, mais elles ne tiennent pas compte des frais qui y sont rattachés », dit André Lacasse.
Il précise néanmoins qu’il est très difficile de faire des prévisions à court terme. « Rappelons que les marchés boursiers ont fait preuve de beaucoup de volatilité ce printemps en raison de la crise de la COVID-19, mais les principaux indices ont fini par reprendre progressivement le dessus. Cela montre tout simplement que chercher et trouver LA bonne affaire à court terme est pratiquement impossible. Mieux vaut adopter une stratégie diversifiée à long terme en fonction de vos objectifs et de votre tolérance au risque. Celle-ci vous aidera à traverser les tempêtes », précise-t-il. Par conséquent, il est préférable de consulter un spécialiste qui pourra vous conseiller plus spécifiquement en fonction de vos objectifs et besoins.
► Vous avez des interrogations en matière de finances personnelles, retraite, épargne, endettement ? Écrivez-nous à emmanuelle.gril@quebecormedia.com.
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