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Nombre de signalements en hausse sur les réseaux sociaux

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Les cas de menaces en ligne se sont multipliés au cours des derniers mois, à un point tel que la Sûreté du Québec conseille «d’y penser à deux fois avant d’écrire n’importe quoi».

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Selon l’inspecteur-chef et directeur des communications à la SQ, Guy Lapointe, le nombre de signalements pour des menaces sur les réseaux sociaux a plus que doublé en un an. 

De janvier à septembre 2019, la SQ a reçu 713 signalements contrairement à 1748 pour la même période en 2020.  

  • Écoutez l'analyse d'Antoine Robitaille et de Caroline St-Hilaire avec Benoit Dutrizac sur QUB Radio:

Depuis le début de la pandémie, le problème est encore plus sérieux. La SQ a reçu 300 signalements de mars à septembre 2020 par rapport à 53 en 2019, uniquement pour les élus de l’Assemblée nationale, tous partis confondus. 

«C’est clair qu’il y a une corrélation à faire avec la pandémie», soutient M. Lapointe. 

Les complotistes

«C’est sûr qu’il y a un mouvement de gens au Québec qui croient à la théorie du complot et qui ne croient pas que la pandémie soit vraie, et qui vont débattre entre eux sur les réseaux sociaux. Les conversations vont s’enflammer et c’est là souvent que le ton monte. Ça peut être suite à des annonces gouvernementales sur de nouvelles dispositions que les gens vont réagir», a-t-il indiqué.  

Un élu peut être visé par plus d’une menace. Les signalements vont de la menace de mort aux propos menaçants, ce qui fait dire à l’inspecteur-chef «d’y penser à deux fois avant d’écrire n’importe quoi», pour «éviter de se mettre dans le pétrin». 

Les signalements sont soit faits par des citoyens ou détectés directement par les enquêteurs.  

«Il y a différentes façons dont on peut être avisé de ça.» 

Chaque signalement est analysé afin de déterminer si la nature des propos peut constituer une infraction criminelle.  

Le contexte

«On intervient différemment, selon le contexte. Si la personne est sans histoire, l’approche va être différente. On va aller frapper à la porte quand même et elle devra faire face aux conséquences. C’est la très grande majorité des cas.» 

«Dans les situations exceptionnelles, où la personne pourrait avoir les moyens de mener ses menaces à terme, on va agir différemment, mais à la fin, que l’on arrête la personne pour la détenir ou que l’on procède par voie de sommation, le dossier est soumis au procureur pour étude. C’est la prérogative du Directeur des poursuites criminelles et pénales de porter ou non des accusations.» 

«Peu importe l’intention derrière les propos, que ce soit une farce plate ou quelqu’un qui n’a pas réfléchi, si une personne tient des propos, elle devra faire face aux conséquences», a ajouté M. Lapointe.  

Sans filtre

«Auparavant, la majorité des cas que l’on recevait provenait de gens cachés derrière des pseudonymes. Aujourd’hui, on a affaire à des gens qui ont des comptes complètement ouverts avec des photos de leur maison, de leur chien et de leurs enfants. On a pratiquement leur adresse. C’est même des proches, des amis Facebook, qui suivent ces gens-là, qui vont nous faire le signalement.» 

Selon l’inspecteur-chef, les conséquences peuvent aller d’une amende à une peine de prison.  

«Pour la plupart des gens, l’impact le plus significatif, c’est le dossier criminel. Quelqu’un qui aime voyager pourrait se retrouver avec des problèmes.»     

– Avec la collaboration de Marc-André Gagnon 

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