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Les bars sont à nouveau touchés par les mesures sanitaires

Les restaurants poussent de leurs côtés un soupir de soulagement face aux plus récentes restrictions

Martin Vaillancourt
Photo Jean-François Desgagnés Les bars devront cesser de vendre de l’alcool après 23 h, ce qui affectera leur chiffre d’affaires. Pour Martin Vaillancourt, propriétaire de la microbrasserie Le Corsaire à Lévis, les heures à la fin de la soirée « sont des heures payantes » pour son établissement.

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Les bars sont une fois de plus écorchés par les nouvelles mesures sanitaires dans les zones orange décrétées par la Santé publique dimanche, tandis que les restaurants ont l’impression d’avoir été épargnés.

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«On arrive plus proche que jamais d’une nouvelle fermeture [des bars], qui serait plus que catastrophique pour les propriétaires», prévient le président de l’Union des tenanciers de bars du Québec, Peter Sergakis.

Les nouvelles restrictions annoncées par le gouvernement relancent ainsi l’inquiétude et l’incompréhension des propriétaires de bars, qui se voient amputés d’une heure d’exploitation quotidiennement, en plus de celles déjà perdues lors du déconfinement.

«Chaque heure d’opération est super importante pour notre survie. Les heures à la fin de la soirée, ce sont des heures payantes», fait valoir Martin Vaillancourt, propriétaire de la microbrasserie Le Corsaire à Lévis.

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Les tenanciers estiment pourtant avoir prouvé au gouvernement leur détermination à faire respecter les mesures sanitaires, et se disent «mieux placés» pour surveiller les fêtards, d’autant plus que les policiers se montrent bien présents depuis vendredi.

«Si les bars ferment plus tôt, ce n’est pas vrai que les gens vont arrêter de boire, vont rester chez eux à écouter des reprises à la télé. Et clairement, je ne pense pas qu’il y ait la même rigueur [pour respecter les mesures] dans les partys que dans les bars», lance Rémi Dumas, copropriétaire de la brasserie Le Blind Pig, à Montréal.

Contents d’être ouverts

Les restaurateurs contactés par Le Journal, qui s’attendaient à pire, se disent quant à eux «soulagés» et «contents» de pouvoir simplement rester ouvert.

«C’est une bonne nouvelle. Ils nous ont épargnés, ça fait du bien au moral», témoigne Yannick Parent, propriétaire du Bello et de la Bûche à Québec.

Yannick Parent, restaurateur
Photo Stevens LeBlanc
Yannick Parent, restaurateur

«C’est un bon compromis parce que c’est plus graduel, ajoute le propriétaire du Saloon Bistro Bar à Montréal, Philippe Demers. En mars, on est passé de tout à rien.» 

Et selon plusieurs, les nouvelles mesures «ne changeront pas grand-chose» à leurs affaires.

«Nous, on ferme toujours à 23 h au plus tard. Et passer de 10 à 6 personnes par table, ce n’est pas dramatique comme on avait déjà vu une réduction des groupes», explique la gérante de L’Gros Luxe sur Le Plateau-Mont-Royal, Maïda Penkarski.

Réactions politiques   

Martin Vaillancourt
Photo Simon Clark

«Quand le premier ministre dit que nous ne sommes pas dans la deuxième vague alors que le scientifique en chef du Québec, M. [Rémi] Quirion, affirme que nous y sommes, il y a de quoi se poser bien des questions.» 

– Dominique Anglade, cheffe du Parti libéral du Québec

Martin Vaillancourt
Photo Stevens LeBlanc

«Quand on n’explique pas aux gens le pourquoi des mesures qu’on leur demande de suivre, il ne faut pas s’attendre à ce qu’ils écoutent sans broncher. Le gouvernement devrait en faire plus pour expliquer aux Québécois et aux Québécoises qu’est-ce qui motive cette décision.»

– Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de Québec solidaire

Martin Vaillancourt
Photo Simon Clark

«La question de la transparence décisionnelle demeure. Si les mesures de la zone orange étaient recommandées par la Santé publique, pourquoi ne pas les appliquer intégralement ? Quelle est la part du politique dans les décisions et sur quels facteurs le gouvernement se base-t-il?» 

– Joël Arseneau, porte-parole du Parti québécois en matière de Santé

Propos recueillis par Marc-André Gagnon, Bureau parlementaire

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