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15 mois de prison réclamés à un sympathisant d’Atalante

Louis Fernandez
Photo Nicolas Saillant Louis Fernandez était accompagné de plusieurs proches au palais de justice.

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Afin de se faire le « gardien des valeurs de notre société démocratique », le tribunal devrait condamner un sympathisant d’Atalante, qui a gratuitement attaqué un citoyen parce qu’il était « antifa », à 15 mois de prison.

C’est l’argument que le DPCP a présenté lors des observations sur la peine de Louis Fernandez, accusé de voie de fait. 

« Le contexte de l’attaque est capital », a plaidé Me Mathieu Rochette. 

Le 15 décembre 2018, Fernandez était au bar LvlOp, de la rue Saint-Joseph, avec trois amis. Vêtu d’une tenue paramilitaire et très intoxiqué par l’alcool, il s’était approché d’un client en lui demandant directement s’il était un « antifa », soit un antifasciste.  

Au « oui » répondu par son interlocuteur, Fernandez a répliqué par un coup de poing « brutal, lâche et sans avertissement », a relaté Me Rochette. 

Lors de l’arrestation de l’accusé quelques minutes plus tard, les policiers ont trouvé un collant montrant son adhésion au groupe d’extrême droite Atalante. 

Sévères conséquences

La victime de 24 ans a témoigné pour indiquer à quel point cette attaque a eu des répercussions dans sa vie. Le jeune homme a été diagnostiqué d’un syndrome de stress post-traumatique qui a un impact sur sa concentration.

Il a également quitté Québec, sa ville natale, se sentant perpétuellement en danger. 

« J’adorais cette ville, maintenant elle me dégoûte », a raconté celui qui a déménagé. 

Selon le DPCP, le motif de l’attaque était uniquement idéologique et politique. Le procureur estime donc que le caractère haineux du crime est un facteur aggravant et demande à la juge Réna Émond de le prendre en considération. 

« Surtout avec l’émergence de groupes radicaux qui menace les piliers de notre démocratie », a plaidé Me Rochette. Il a donc demandé une peine sévère de 15 mois d’emprisonnement afin que le tribunal se fasse le « gardien des valeurs de notre société démocratique ». 

« Erreur de gars saoul »

En réplique, Me Benoit Labrecque a rappelé que Louis Fernandez a reconnu ses torts en plaidant coupable. Réfutant le geste haineux, il a plutôt parlé d’« une erreur de gars saoul ». 

Sans nier les « idées politiques » de son client, il affirme que l’homme de 26 ans n’est pas un extrémiste. Une peine de 90 jours discontinue a été demandée afin que celui qui travaille puisse rester un actif pour la société. 

L’avocat a aussi proposé d’ajouter des travaux communautaires ainsi qu’un don. 

La juge rendra sa décision en décembre.   

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