Institut de cardiologie: Fitzgibbon balaie les doutes sur l’éthique du président du CA
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La question de l'éthique du président du CA de l'Institut de cardiologie de Montréal se pose dans le dossier du partage de données médicales, selon la cheffe libérale Dominique Anglade, mais le ministre de l’Économie du Québec, Pierre Fitzgibbon, dit qu’il n’y a «aucun scandale ici».
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Mercredi, notre Bureau d’enquête a révélé que le président en question, Pierre Anctil, en 2014, avait admis à la police avoir trempé dans des stratagèmes douteux de financement politique à l’époque où il travaillait chez SNC-Lavalin. Il avait notamment confié avoir versé de l’argent venant de la firme d’ingénierie au Parti libéral du Québec, dorénavant dirigé par Mme Anglade.
Or, M. Anctil siège maintenant comme membre du comité de la gouvernance et de l’éthique de l’Institut de cardiologie de Montréal (ICM), où il a analysé le controversé projet Precinomics, visant la création et l’exploitation d’une base de données de santé des Québécois.
«Écoutez, sérieusement, ça pourrait être revu en termes de présence à ce comité-là. La question mérite d'être soulevée», a estimé mercredi matin la cheffe de l’opposition officielle à Québec, Dominique Anglade.
Pierre Fitzgibbon, dont le ministère a financé le projet Precinomics, a toutefois balayé ces critiques du revers de la main.
«L’ICM est un centre d’expertise réputé partout dans le monde, qui possède un code d’éthique avec les plus hauts standards», a-t-il indiqué par courriel en ajoutant qu’«il n’y a aucun scandale ici».
«Le projet de Precinomics permet des avancées scientifiques importantes qui ont pour objectif de sauver des vies. Les données que l’ICM utilise pour son projet le sont dans le cadre d’un projet de recherche où les personnes ont consenti à ce que leurs données soient partagées, les données appartiennent à l’institut», a-t-il également fait savoir.
Selon le chef parlementaire du Parti québécois, Pascal Bérubé, l’éthique de Pierre Anctil est toutefois «mise à mal». Le péquiste a dit s’attendre à ce que le président de CA soit rencontré dans cette affaire, sans avancer sur les mesures à prendre à son endroit.
Le «manque de transparence» du gouvernement entourant le projet Precinomics alimente la méfiance dans la population, a déploré la co-porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé.
«Et là, en temps de pandémie, ce n'est pas de ça qu'on a besoin», a-t-elle ajouté.