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[PHOTOS] Voici 6 faits historiques surprenants sur le quartier du Palais à Québec

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Dans les premiers siècles de l’existence de Québec, la rivière Saint-Charles recouvrait tout le quartier du Palais à marée haute. Le secteur s’étendait depuis La Pointe-à-Carcy jusqu’à la rue Saint-Roch. Malheureusement, la plupart des établissements du quartier du Palais sont maintenant disparus. 

1) Le palais de l’Intendant  

Reproduction photographique d'une gravure de William Elliott, 1761.
BAnQ Québec (P560, S1, P545). D'après un dessin de Richard Short.
Reproduction photographique d'une gravure de William Elliott, 1761.

Le palais de l’Intendant, important lieu de pouvoir en Nouvelle-France, se trouve sur l’actuel site de l’îlot des Palais. Il s’agit d’un site historique et archéologique d’exception. Pendant le Régime français, les intendants géraient tous les aspects de l’administration civile. Économie, commerce, justice et peuplement faisaient partie de leurs responsabilités.

2) Les bains publics     

The Quebec Gazette, 4 mai 1818

En 1817, Robert Christie (1787-1856) ouvre les premiers bains publics à Québec. À l’époque, le bâtiment est situé au coin des rues Saint-Charles, aujourd’hui la rue Saint-Vallier Est, et la ruelle des Bains. L'établissement offrait des bains froids, tièdes, chauds et de vapeur, ainsi que la possibilité d'y consommer repas et boissons. Deux mois après l'ouverture du commerce, le terrain et le bâtiment sont vendus à Philippe-Joseph Aubert de Gaspé (1786-1871), qui poursuit les opérations jusqu'en 1818.

La même année, Aubert de Gaspé déménage les bains dans le bâtiment qui se trouve probablement aujourd’hui au 7, ruelle des Bains. L’édifice en pierre comptait au moins six chambres. Chacune était munie de bains alimentés par un système de tuyaux et de pompes. 

En 1820, l'établissement est finalement ouvert aux femmes. Cependant, à la suite de démêlés avec la justice, les propriétés d'Aubert de Gaspé sont vendues à l'encan en 1823, sans que l'on sache exactement ce qui est advenu des bains publics.

3) Le marché Saint-Paul  

Plan de la cité de Québec, 1835.
BAnQ Rosemont-La-Petite-Patrie (G/3454/Q4/1835/H38 CAR). Auteur: Alfred Hawkins.
Plan de la cité de Québec, 1835.

Le marché Saint-Paul est construit en 1833. Il se situait à l’embouchure de la rivière Saint-Charles. La halle était un beau bâtiment en brique rouge, en forme de quadrilatère allongé et surmonté d’un dôme. 

On y vendait des matériaux comme le bois, la pierre, la chaux et le charbon, ainsi que du bétail, du foin et de la paille. Plus tard, en 1861, on ouvre un parc d’animaux sur un terrain qui allait de la rue Saint-Paul jusqu’à la rue des Prairies. On y retrouvait plusieurs enclos afin d'y recevoir divers animaux. Une étable était dédiée aux animaux laitiers. Ce marché permettait aussi aux bouchers et aux laitiers de s’y approvisionner. Non loin, sur la rue Vallières, on y trouvait également un marché au foin ainsi que la balance publique.

En 1883, le marché Saint-Paul et tous les bâtiments à proximité sont démolis par la compagnie du Canadien Pacifique pour laisser la place au chemin de fer.

4. La construction navale  

Vue prise des battures de la rivière Saint-Charles et des chantiers maritimes, entre 1868 et 1881.
BAnQ Québec (P428, S3, SS1, D30, P10-5). Photo : L.P. Vallée.
Vue prise des battures de la rivière Saint-Charles et des chantiers maritimes, entre 1868 et 1881.

Au XIXe siècle, l’industrie navale et le commerce du bois avec le Royaume-Uni sont le gagne-pain de plusieurs ouvriers. Ils sont nombreux à travailler sur les chantiers navals. Dans le quartier du Palais, des entrepreneurs tels que Thomas M. Oliver, John Munn et John Goodie font l’acquisition de terrains le long de la rivière Saint-Charles. L’industrie navale s’installe alors sur les rues Saint-Paul et Saint-André nouvellement créées.

Le commerce du bois avec l’Angleterre connaît un essor spectaculaire dans la première moitié du XIXe siècle. John Munn est l’un de ces entrepreneurs qui font leur marque dans la construction navale à Québec. L’excellence en construction de navires des chantiers navals de Québec est reconnue jusqu’en Grande-Bretagne. 

À l’apogée de cette industrie, entre 1850 et 1869, 2000 navires en bois sont construits à Québec.

5) L’arrivée du chemin de fer  

Gare de train de la Quebec & Lake St John Railway, vers 1895.
BAnQ Québec (P546, D3, P65). Photo: Fred C. Würtele
Gare de train de la Quebec & Lake St John Railway, vers 1895.

Le Quebec and Lake St-John Railway (QLSJR) est un chemin de fer qui reliait la ville de Québec à Roberval. En 1869, c’est le premier à être construit sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent. Longue de 299 km, c’est en 1888 que la voie ferrée atteint Roberval pour permettre la colonisation de la région.

En 1890, on construit le tronçon de voie entre Loretteville, Charlesbourg et Limoilou, ainsi qu'un pont tournant sur la rivière Saint-Charles pour rejoindre directement la première gare du Palais. En 1891, le QLSJR construit une gare de trois étages en maçonnerie sur la rue Saint-André au port de Québec, ainsi qu'un atelier, une cour de triage et une rotonde. Le trajet via Saint-Malo est définitivement remplacé par le nouveau trajet via Hedleyville (Limoilou) et Charlesbourg.

Gare de train de la Quebec, Montmorency & Charlevoix Railway, vers 1895.
BAnQ Québec (P547,S1,SS1,SSS1D1-15,P1537R). Photographe non identifié.
Gare de train de la Quebec, Montmorency & Charlevoix Railway, vers 1895.

En 1894, le Quebec, Montmorency & Charlevoix Railway construit aussi une gare sur la rue Saint-Paul. Elle reliait alors Limoilou à Sainte-Anne de Beaupré. On l’appelait le chemin de fer de la Bonne Sainte-Anne. On utilisait des locomotives à vapeur pour tirer les wagons transportant les pèlerins. 

En 1899, la Compagnie de chemin de fer Québec, Montmorency et Charlevoix se métamorphosa en Quebec Railway, Light & Power Company (QRL&P). Le train fut électrifié en 1900. En 1918, la voie ferrée est intégrée au Canadian National Railway. Le CN mit fin au «P’tit train de Sainte-Anne» en mars 1959 et démantela tout le réseau de câbles électriques suspendus au-dessus de la voie ferrée entre Limoilou et Saint-Joachim.

6) La gare du Canadien Pacifique  

Quartier Vieux-Québec-Basse-Ville - Rue Saint-Paul - Gare du Canadien Pacifique, 1894.
BAnQ Québec (P585, D9, P17). Photo : Philippe Gingras.
Quartier Vieux-Québec-Basse-Ville - Rue Saint-Paul - Gare du Canadien Pacifique, 1894.

La gare du Canadien Pacifique, construite en 1874 sur la rue Saint-Paul, était alors la propriété de l’État québécois. C’est seulement en 1882 que le Canadien Pacifique lui rachète son entreprise ferroviaire. Par la suite, une nouvelle gare, plus volumineuse et inspirée du style château, est édifiée à cet emplacement en 1915. Il s’agit de la gare du Palais que l’on connaît aujourd’hui.

Sur la prochaine image, on aperçoit la rue Saint-Paul au début du XXe siècle. On distingue également les habitations qui se trouvent alors sur la rue Henderson, ainsi que la gare du Canadien Pacifique à l’extrême gauche.  

La rue Saint-Paul, vers 1905.
BAnQ Québec (P547, S1, SS1, SSS1, D1, P3443). Photographe non identifié.
La rue Saint-Paul, vers 1905.

Un texte de Catherine Lavoie, technicienne en documentation, Bibliothèque et Archives nationales du Québec  

  • Vous pouvez consulter la page Facebook de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) en cliquant ici, et son site web en vous rendant ici.  
  • Vous pouvez également lire nos textes produits par la Société historique de Québec en cliquant ici.  
  • En 2020, BAnQ souligne le 100e anniversaire des Archives nationales du Québec. Le microsite du centenaire peut être consulté ici.   

Sources            

  • «7, ruelle des Bains», Répertoire du patrimoine culturel du Québec [en ligne]. www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/  
  • «Construction navale à Québec», Répertoire du patrimoine culturel du Québec [en ligne]. www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/  
  • «Chemin de fer Quebec and Lake St-John», Wikimédia [en ligne]. fr.wikipedia.org       
  • Lebel, Jean-Marie. Québec 1608-2008. Les chroniques de la capitale. Québec, PUL, 2008.      
  • Noppen, Luc, Claude Paulette et Michel Tremblay. Québec. Trois siècles d'architecture. Québec, Libre Expression, 1979.      
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