Le grand patron de la SQ risque la destitution
Martin Prud’homme a été défié par la ministre Guilbault vendredi
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La ministre de la Sécurité publique met au défi le patron de la Sûreté du Québec, Martin Prud’homme, de rendre public un rapport d’enquête lui reprochant des fautes qui pourraient mener à sa destitution.
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« Si M. Prud’homme consent à rendre public le rapport du comité d’experts qu’il a en sa possession depuis juin [...], nous allons y consentir », a répété Geneviève Guilbault vendredi, après avoir annoncé qu’elle mandatait la Commission de la fonction publique pour étudier la possibilité de destituer M. Prud’homme.
La ministre répliquait ainsi à une sortie médiatique du directeur général de la SQ, qui se dit victime d’une « profonde injustice ».
- Écoutez l'analyse du journaliste de TVA Nouvelles Félix Seguin avec Benoît Dutrizac, sur QUB radio:
Suspendu depuis 19 mois tout en continuant de toucher son salaire de 217 000 $, Prud’homme affirme qu’il n’a pu se défendre adéquatement des manquements éthiques qu’on lui attribue « sur la base de faits erronés [et] incomplets ».
« Motif sérieux »
Selon nos informations, Prud’homme n’aurait pas l’intention de divulguer publiquement le rapport d’enquête que trois juristes experts ont rédigé à son égard et qui contiendrait plusieurs renseignements confidentiels liés à des enquêtes policières.
Il dit avoir été suspendu « en raison d’un appel téléphonique à Me Annick Murphy », la Directrice des poursuites criminelles et pénales (DPCP), en octobre 2017, mais a été blanchi de toute allégation de nature criminelle en mars dernier après un an d’enquête.
- Écoutez le journaliste Alexandre Dubé avec Benoît Dutrizac, sur QUB radio:
Il croit que « la véritable intention » de cette enquête fut de mener « une vaste partie de pêche visant à l’associer aux fuites médiatiques » qui ont éclaboussé l’UPAC, en raison de son amitié avec le député Guy Ouellette et le fait que l’ex-commissaire de l’UPAC, Robert Lafrenière, soit son beau-père.
La ministre Guilbault s’est défendue de vouloir se débarrasser à tout prix de celui qui a le mandat de diriger la SQ jusqu’en décembre 2022.
« Je juge que le motif est sérieux. Si je considérais que c’était frivole, on n’en serait pas là », a-t-elle dit pour justifier sa décision de vendredi.
Par ailleurs, notre Bureau d’enquête a appris que l’inspecteur-chef Guy Lapointe, responsable des communications à la SQ et ami de Martin Prud’homme, quittera ses fonctions sous peu pour être prêté au Bureau des enquêtes indépendantes (BEI).
– Avec Félix Séguin, Bureau d’enquête, et Vincent Larin, Agence QMI
- Écoutez le résumé de la situation du directeur du Bureau d’enquête, Jean-Louis Fortin