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Labeaume se réjouit d’être enfin entendu

Il a réclamé à Legault un débat sur la santé mentale

Le maire de Québec, Régis Labeaume
Photo Stevens LeBlanc Le maire de Québec, Régis Labeaume

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Après des années à parler sans avoir l'impression d'être entendu, le maire de Québec dit avoir enfin l'oreille des gouvernements supérieurs dans le dossier de la santé mentale.

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«J’ai pas eu l’impression d’être entendu, sauf depuis deux jours», a laissé tomber Régis Labeaume, lundi, à quelques minutes de l'ouverture du conseil municipal.  

Au surlendemain de l'attaque meurtrière qui a fait deux morts et cinq blessés dans le Vieux-Québec, M. Labeaume a de nouveau martelé l'importance d'un «débat national» en santé mentale. Il est allé plus loin, cette fois, en réaffirmant son idée directement aux deux dirigeants des gouvernements supérieurs, François Legault et Justin Trudeau, à qui il a parlé dans la foulée de la tuerie.  

«Je leur ai soumis l'idée. Je n'ai pas eu de réponse. Mais il y a de l’intérêt», a révélé le maire.  

Il s'est réjoui des 100 M$ annoncés par le ministre Lionel Carmant. «Cent millions de dollars, personne ne peut être malheureux de ça. Mais il ne faut pas faire l'économie du débat national. Ne pas le faire serait sous-estimer le phénomène et sous-estimer le désir de la population d’en parler.» 

Il a même invité les citoyens à lui écrire personnellement afin de mieux comprendre les difficultés qu'ils vivent. «Je lirai tout», a-t-il promis.  

Aide pour les jeunes

M. Labeaume a indiqué que son équipe présentera au cours des prochains jours des mesures afin d'aider les jeunes, particulièrement, qui vivent des difficultés. «Il y a beaucoup de catégories de personnes pour lesquelles les services existent. On pense souvent moins aux ados et aux jeunes adultes parce que, des ados, ça boude dans son coin, et les jeunes adultes sont forts. C'est pas toujours le cas. Il y en a beaucoup qui souffrent.» 

Le maire ne souhaite pas, comme le propose le premier ministre Legault, que des travailleurs sociaux accompagnent les policiers. À Québec, dit-il, l'organisme PECH est exemplaire dans ce domaine et il a déjà déposé au gouvernement un projet d'accroissement des services de l'organisme.  

«Prise de conscience»

Le chef de l'opposition, Jean-François Gosselin, a noté «une prise de conscience» des principaux acteurs politiques sur la nécessité d’offrir plus de soutien en santé mentale. Il dit saluer l’aide offerte par le gouvernement, mais il estime que «ça ne réglera pas tout. Il faut repenser nos pratiques».  

Il a tendu la main au maire de Québec. «Je tends la main au maire de Québec. J’ai un message qui est fort. Le maire et moi, on ne s’entend pas sur plusieurs dossiers. Mais sur celui-là, mon vœu, c’est de travailler ensemble.»  

Le maire a répondu en disant «qu'il ne pourra pas faire grand-chose».  

Au conseil municipal, les élus ont tous observé une minute de silence. Les élus, tous partis confondus, ont également convenu d'alléger l'horaire de la séance afin de faire plus de place à la tragédie et des retirer les segments moins nécessaires.  

Visite sur les lieux

Le maire a par ailleurs marché sur les lieux du crime, dimanche. «J’avais besoin hier soir d’aller sur les lieux du crime, là où nos voisins ont péri», a-t-il écrit sur sa page Facebook. «Aussi pour confirmer un doute qui m’obsède depuis samedi soir. Cette pensée que le malheur a choisi notre ville à cause de sa beauté.»  

Il dit être descendu sur des Remparts, jusqu'à la descente de la côte de la Canoterie.  

«Bien que ce ne soit pas le seul lieu dans la cité, eh bien là, exactement là, notre ville a, entre autres, et "malheureusement", un air...médiéval! Ouf!!!  

«Ainsi, le Québec fortifié, intra-muros, ce faubourg au décor inexistant ailleurs sur le continent, pourrait participer pleinement au délire d'un faux samouraï.»

Par ailleurs, en ce qui concerne la demande du conseiller du Vieux-Québec de tenir une «cérémonie de deuil national en hommage aux victimes de l'attentat de Québec», le maire a tiqué sur l'emploi du mot «attentat». «Ce n’est pas un attentat, a corrigé M. Labeaume. C'est peut-être un homicide, un assassinat. Il faut bien différencier les choses. Je nous invite à beaucoup de sobriété et au recueillement. Il ne faut pas mêler l’action politique à ce genre de situation là.» Il a invité le conseiller à «repenser à sa demande». 

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