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Québec modifie les examens ministériels à la fin du secondaire

Les changements ne vont pas assez loin, selon plusieurs

Palmarès des écoles
Photo d’archives, Chantal Poirier L’année scolaire a été considérablement chamboulée par le virus depuis la rentrée, alors que les élèves de la troisième à la cinquième secondaire en zone rouge fréquentent l’école une journée sur deux.

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Pressé d’apporter des modifications aux examens ministériels en raison de la pandémie, le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge jette du lest. Les épreuves de fin d’année de quatrième et cinquième secondaire pèseront moins lourd dans la note finale des élèves cette année.

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Les examens ministériels, qui valent habituellement 50% de la note globale des élèves dans une matière, compteront cette année pour 20% du résultat final. 

Après avoir consulté les acteurs du réseau scolaire, le ministre Roberge a accepté d’apporter ces modifications «nécessaires» afin de «tenir compte de la réalité du terrain dans un contexte de pandémie mondiale», écrit-il dans une lettre transmise au réseau scolaire jeudi, dont Le Journal a obtenu copie. 

L’année scolaire a déjà été considérablement chamboulée par le virus depuis la rentrée, alors que les élèves de quatrième et cinquième secondaire en zone rouge fréquentent l’école une journée sur deux, sans compter les retards scolaires accumulés par plusieurs élèves depuis le printemps. 

«Cette adaptation exceptionnelle permettra d’accorder une plus grande place aux notes produites par les écoles. Par ailleurs, le maintien des épreuves de 4e et 5e secondaire contribuera à préserver l’équité et la valeur du diplôme», peut-on lire. 

Au cours des derniers jours, les initiatives se sont multipliées afin de convaincre Québec d’aller de l’avant avec des changements.  

Depuis le début de la semaine, des enseignants d’histoire, de sciences et de mathématique avaient tour à tour interpellé le ministre Roberge à ce sujet. 

Plusieurs enseignants réclamaient des modifications afin de faire diminuer la pression dans les rangs de leurs élèves, où le taux d’échec est trois fois plus élevé qu’à l’habitude. 

Certains réclamaient l’annulation pure et simple de ces épreuves, comme ce fut le cas le printemps dernier. 

Accueil mitigé

Or cette annonce a reçu un accueil mitigé jeudi dans le réseau scolaire.  

La Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE) estime qu’il s’agit d’une «très bonne nouvelle». 

«C’est un gros pas dans la bonne direction», affirme son président, Nicolas Prévost, qui réclame toujours que des modifications soient apportées à la pondération du premier bulletin prévu en janvier, qui comptera pour 50% de la note finale. 

À la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), on affirme toutefois que cette «solution de bureaucrate» «ne règle pas le problème». 

«Le ministre devrait revoir le contenu des épreuves. Ce n’est pas en tripotant la pondération que les élèves en échec vont être moins en échec. Le problème reste entier», affirme son président, Sylvain Mallette. 

Du côté de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE), on s’attend aussi à ce que le contenu des épreuves soit allégé. 

Mélanie Tremblay, professeure à l’Université du Québec à Rimouski, réclame toujours, quant à elle, l’annulation des épreuves ministérielles. 

Les changements annoncés ne tiennent pas compte de l’état psychologique des élèves, soumis à un enseignement à temps partiel en ligne dont l’efficacité n’a pas été démontrée, ni de leur retard scolaire, affirme-t-elle. 

Des élèves qui n’ont pas accès à une connexion internet haute vitesse doivent par ailleurs se contenter de faire des travaux à la maison de façon autonome, à défaut d’avoir accès à leurs cours en ligne comme d’autres camarades de classe, ajoute cette experte. 

Même son de cloche de la part de la députée solidaire Christine Labrie, qui affirme aussi que ces examens devraient être annulés pour des raisons d’équité. «Ce n'est pas vrai que le contexte d'apprentissage vécu par les élèves est pareil partout au Québec en ce moment», a-t-elle affirmé. 

La pandémie chamboule l’évaluation des élèves  

Bulletins  

  • Deux bulletins plutôt que trois sont prévus pendant l’année scolaire.   
  • Le premier bulletin, en janvier, comptera pour 50% de la note finale.   
  • Cette pondération est jugée trop élevée par des directeurs d’école et par des enseignants, qui estiment que la côte sera trop difficile à remonter pour les élèves en situation d’échec.     

Examens de fin d’année  

  • Les épreuves ministérielles de 4e et 5e secondaire compteront pour 20% de la note finale plutôt que 50% comme à l’habitude.   
  • Le contenu des examens ministériels de la fin du primaire et du début du secondaire a été allégé.     

Au cégep  

  • L’Épreuve uniforme de français (EUF) est annulée pour la session d’automne 2020.   
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