Une pénurie de décorations de Noël à prévoir sous peu
Lumières et ornements extérieurs ont été dévalisés au cours des dernières semaines
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Avis aux retardataires qui n’auraient toujours pas répondu à l’invitation de décorer pour Noël, il faudrait s’y mettre, sans quoi vous pourriez bien vous buter à des tablettes vides.
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Après les désinfectants et les articles de protection au printemps, les matériaux de construction cet été, puis les pots Mason et les électroménagers cet automne, voilà que les décorations de Noël sont les dernières victimes d’une pénurie en temps de pandémie.
«On ne parle plus en termes de semaines avant une pénurie, on parle maintenant en termes de jours», lance Patrick Delisle, directeur du marketing pour la chaîne Canac.
«C’est la folie depuis trois semaines», admet Dominique Caron, directeur du Canadian Tire de Lévis. «Dès que le stock rentre, c’est sur le plancher, et ça ressort aussi vite. Et ça a commencé un mois plus tôt.»
«Déjà, en octobre, ça commençait, mais après l’Halloween, ça a été un tsunami», illustre Patrick Delisle, qui voit les ventes de ce département être multipliées par deux par comparaison avec les mêmes semaines des années passées.
Appel entendu
L’appel de Régis Labeaume à devancer la pose des lumières et autres ornements du temps des Fêtes a donc été entendu. Selon les commerçants, le maire de Québec n’était pas le seul à avoir envie d’un peu de magie en ce début d’hiver.
«Les gens avaient besoin d’un peu de lumière dans leur vie, ça paraît», confie Patrick Delisle.
Toutefois, ceux qui auront trop attendu devront malheureusement se passer de cette magie. «Ça va créer de la frustration pour les clients qui veulent y aller la semaine prochaine, mettons. C’est le service à la clientèle qui va en prendre pour son rhume», explique le directeur du marketing de Canac, rappelant qu’un tel engouement était difficile à prévoir. «Ce sont des articles qu’on commande huit, dix et même douze mois à l’avance puisque c’est fabriqué à l’étranger.»
Les projections sont à peu près les mêmes chez Canadian Tire. Les lumières et les ornements extérieurs se font de plus en plus rares.
«Les lumières, ça va tomber en rupture de stock, c’est sûr. On ne peut pas garantir aux gens qu’ils vont trouver ce qu’ils cherchent», analyse Dominique Caron, soulignant que «c’est partout pareil».
Pas plus payant
Cet engouement monstre ne veut toutefois pas dire que les commerçants, ultimement, feront plus de ventes que d'habitude. On ne fait qu’écouler l’inventaire plus rapidement.
«Si, par hasard, tu avais commandé 25% de plus que l’année d’avant, il est vendu, c’est bon. Mais tu ne vendras jamais 200% de plus parce qu’on ne peut pas avoir plus de quantités», fait remarquer Patrick Delisle. «On va seulement passer plusieurs semaines à décevoir des clients qui cherchent des produits. Cet aspect-là, ce n’est pas quelque chose qui nous réjouit», ajoute-t-il.
«C’est seulement une hausse déplacée. Quand on va avoir vidé les tablettes, qu’on n’aura plus de stock à vendre, ça va rebaisser aussi vite», ajoute Dominique Caron du Canadian Tire de Lévis.