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La SQ propose de réduire le nombre de corps policiers

Un regroupement des petits services permettrait de mieux servir les citoyens

Présentation du livre vert de la SQ
La directrice générale par intérim de la SQ, Johanne Beausoleil, a rendu public hier le mémoire produit dans le cadre de la vaste consultation sur la réalité policière, lancée par la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault. Photo courtoisie


La Sûreté du Québec propose une importante refonte de la desserte policière en favorisant le regroupement régional des petits services ou leur intégration à la police provinciale.

Poussée à son extrême, cette recommandation, qui figure dans le mémoire de la SQ produit dans le cadre des travaux sur la réalité policière, pourrait faire passer le nombre de services policiers de 31 à seulement sept sur le territoire québécois.

Il est peu probable qu’on en arrive là, reconnaît Johanne Beausoleil, directrice générale par intérim de la SQ, en précisant que la décision reviendra au gouvernement et aux élus municipaux.

« Si on veut être efficaces, les corps de police doivent se regrouper », insiste-t-elle toutefois, en citant l’exemple de la Rive-Nord de Montréal et des Laurentides, où on dénombre une dizaine de corps policiers. 

Il serait préférable qu’ils soient réunis au sein d’une régie régionale de police ou qu’ils aient « l’opportunité d’intégrer la Sûreté [...] pour leur donner les moyens et les ressources dont ils ont besoin pour opérer », souligne Mme Beausoleil.

« On le voit qu’il y a des petits corps de police qui ont de la difficulté à répondre à toutes leurs obligations », dit-elle, signalant que la SQ a dû prêter assistance à certains d’eux en manque d’effectifs en pandémie.

Géométrie variable

Peu importe où il se trouve, « le citoyen a droit au même service de la police [...] et présentement, c’est à géométrie variable », ajoute-t-elle.

Dans un même souci d’efficience, la SQ estime que la répartition des effectifs policiers devrait dorénavant être effectuée selon la charge de travail dans un secteur, plutôt que sur la taille de sa population.

Il est aussi proposé de ramener de six à trois les niveaux de services, ce qui ferait notamment en sorte que seuls les policiers de Montréal, de Québec et de la SQ seraient habilités à mener des enquêtes spécialisées, par exemple sur des homicides.

La SQ, qui s’affiche comme le chef de file en la matière, plaide pour que la lutte au crime organisé devienne une priorité gouvernementale, et non seulement policière.

« Les acteurs du système de justice doivent apporter une réponse cohérente aux efforts policiers », lit-on parmi les 31 recommandations du rapport. On évoque la création d’équipes dédiées au sein du Directeur des poursuites criminelles et pénales avec des procureurs d’expérience.

Budgets d’enquête

À une telle orientation devraient aussi se greffer des budgets d’enquête et l’obligation pour tous les corps policiers de partager leurs renseignements, d’autant plus que certains acteurs du crime organisé s’établissent dans de petites municipalités.

« Il faut travailler ensemble, parce que le crime organisé travaille ensemble », indique Mme Beausoleil.

La SQ compte près de 8000 employés, dont 5500 policiers, qui desservent 1039 municipalités et 2,6 millions de citoyens.

Autres recommandations  

RECRUTEMENT

La sélection des candidats au collégial ne devrait plus se faire que sur les résultats académiques, mais aussi en fonction de leurs expériences, motivations et compétences relationnelles, notamment pour attirer plus de gens des minorités, qui ne représentent que 2 % des policiers de la SQ.

POLICIERS VISÉS PAR UNE ENQUÊTE

On propose d’imposer un délai de trois mois au Bureau des enquêtes indépendantes pour mener à terme une investigation. Un même délai serait imposé au Directeur des poursuites criminelles et pénales pour traiter le dossier.

ÉQUIPES SPÉCIALISÉES

Face à une hausse des interventions, la SQ prône la création d’équipes spécialisées multidisciplinaires en matière de violence conjugale et de santé mentale. Les policiers consacrent en moyenne près de trois heures à la gestion d’un dossier de santé mentale. 







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