[EN IMAGES] Vaccin contre la COVID-19: le CIUSSS de la Capitale-Nationale reçoit ses premières doses
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«Sauver des vies.» Voilà ce qui anime, lundi, le personnel du CIUSSS de la Capitale-Nationale, qui entame la plus grande campagne d’immunisation de son histoire, avec la réception d’une toute première livraison de vaccins contre la COVID-19, à Québec.
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Une seule boîte blanche, haute d’environ une soixantaine de centimètres, remplie de glace sèche, mais surtout des précieuses fioles du vaccin de Pfizer et de BioNTech, est arrivée un peu avant 9h au Centre d’hébergement Saint-Antoine, dans le secteur de Duberger–Les Saules.
Ce sont deux employés d’UPS qui ont acheminé le colis tant attendu. Ils étaient escortés par un véhicule banalisé, chargé d’assurer la sécurité de l’envoi sans trop attirer l’attention. Aussitôt, des équipes ont entamé le protocole permettant de préparer la fameuse substance, que l’on dit efficace à 95%.
Cette simple manœuvre a lancé dans la capitale un projet pilote qui se veut le prélude d’une opération de vaccination d’envergure, à laquelle les autorités sanitaires et gouvernementales travaillent sans relâche depuis des semaines.
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Dès lundi, on prévoit d’inoculer une première dose — la deuxième viendra dans trois semaines — du vaccin à 150 aînés qui habitent au CHSLD Saint-Antoine et aux travailleurs qui en prennent soin, à même les unités de soins. La première injection était prévue en fin d’avant-midi.
Dépaquetage
Ensuite, à compter de mardi, en plus de continuer la vaccination des gens qui fréquentent l’établissement, le CIUSSS entend offrir le vaccin à 525 travailleurs de la santé qui œuvrent ailleurs sur le territoire, chaque jour, cela jusqu’à vendredi, ce qui permettrait de couvrir du personnel donnant des soins directs à la clientèle âgée la plus vulnérable. Cette deuxième phase se déroulera en parallèle, dans une autre partie de l’immeuble isolée des unités de soin.
Presque toutes les places se sont déjà envolées.
«Le dépaquetage s’est très bien passé. Nous avons reçu trois plateaux de 975 doses, ce qui fait en sorte que nous allons avoir 2800 doses à peu près à vacciner. Nous sommes très heureux. Pfizer nous a aussi confirmé que la chaîne du froid n’a pas été brisée, donc tout a été fait de manière conforme», a souligné Patricia McKinnon, coordonnatrice régionale de la sécurité civile du CIUSSS.
Sur place, une présence policière est assurée par le Service de police de la Ville de Québec et la Sûreté du Québec près du centre d’hébergement. La fébrilité est à son comble, alors que celui-ci tente d’endiguer une éclosion qui a été liée à plus de 17 cas jusqu’à maintenant.
Dit simplement, «on veut sauver des vies ici», a résumé Mme McKinnon, tout en assurant que l’éclosion ne compromet en rien l’opération.
«Au contraire, en étant en début d’éclosion, on va venir protéger nos usagers le plus rapidement possible, donc le ministère était tout à fait au fait [de la situation et] encourage à ce que l’on vaccine le plus vite possible», a-t-elle mentionné.
Historique
«C’est un moment historique, vous comprenez. Enfin, on voit la lumière au bout du tunnel. [...] C’est vraiment une lueur d’espoir, c’est le plus beau cadeau de Noël», a dit la coordonnatrice.
«Je vais me faire vacciner mercredi midi. J’ai quatre enfants multihandicapés avec des besoins spéciaux, alors j’attendais ce vaccin avec impatience, parce que pour moi, c’est une façon de les protéger. Quand je viens travailler, c’est sûr que j’ai un risque de leur rapporter quelque chose, alors c’est sûr que pour moi, ce vaccin, c’est une victoire» a raconté Chantal Lambert, une intervenante en soins spirituels qui travaille à cet endroit.
«La plupart des résidents sont confiants et ont hâte, justement, de pouvoir être dans les premiers à être vaccinés. Pour eux, c’est vraiment une façon de tourner la page sur une année qui a été vraiment difficile», a ajouté Mme Lambert.
La vice-première ministre, Geneviève Guilbault, est attendue sur place en milieu d’après-midi pour faire le point sur ce projet pilote.