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Malgré la pandémie, les protéines végétales là pour rester

Malgré la pandémie, les protéines végétales là pour rester
AFP

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Vous pensez que les protéines végétales ne représentent qu’une mode passagère? Détrompez-vous. Malgré la pandémie et le chaos entourant les règles de confinement et de vaccination, les consommateurs prennent tranquillement goût aux boulettes à base de protéines végétales et de produits substituts au lait. 

Depuis le début de l’année 2020, les ventes de produits à base de protéines végétales ont augmenté de 31 %, selon les récentes données offertes par Nielsen. Au détail, le marché des substituts à base de protéines végétales atteint presque les 300 millions de dollars. D’ici 2025, avec la restauration, ce marché pourrait dépasser le cap du milliard de dollars. Une croissance incroyable pour le secteur agroalimentaire.

Mais Beyond Meat, «la darling» des protéines végétales, est loin de dominer le marché au Canada. En effet, c’est la marque américaine Yves de Hain Celestial Group qui a la cote présentement. La marque Yves existe depuis 1985 et se démarque par son développement de produit novateur. L’entreprise offre toutes sortes de produits pour tous les goûts. En deuxième place se classe Sunrise, puis au troisième rang se retrouve Gardein. Beyond Meat n’apparaît qu’au quatrième rang du palmarès des ventes par marque de protéines végétales.

Au Canada, il y a maintenant 20 marques qui génèrent des ventes dépassant 3 millions de dollars depuis les 52 dernières semaines. Plusieurs grandes entreprises comme Maple Leaf et Kellogg offrent maintenant des produits sans viandes animales. Il y a donc beaucoup d’achalandage dans un secteur qui demeure relativement nouveau.

Les consommateurs s’intéressent à ces produits pour trois raisons importantes. D’abord, le bien-être animal crée du souci à tous ceux qui veulent une agriculture de proximité et qui se préoccupent de l’exploitation animale. Il y a aussi la santé, puisque plusieurs études, parfois contestées et contestables, suggèrent que les produits à base de protéines végétales constituent un  meilleur choix pour la santé. Finalement, suit l’environnement. Plus de consommateurs voient la planète dans leur assiette et prétendent que la production animale émet trop de gaz à effet de serre. Que cela soit vrai ou non, ces facteurs motivent les consommateurs et les chiffres de ventes de Nielsen le prouvent incontestablement.

Bien sûr, le mouvement vers les protéines végétales dérange les secteurs traditionnels tels que celui des bovins et du lait. Malgré le fait que ces secteurs offrent aux consommateurs des produits de qualité et entièrement naturels, la menace est réelle.

D’ailleurs, ce n’est pas une coïncidence si la coopérative Agropur vend sa division de yogourt à l’important groupe laitier français Lactalis. Plusieurs consommateurs revoient leur décision en lien avec les protéines animales, tant au comptoir des viandes que dans la section des produits laitiers. La coopérative de producteurs laitiers Agropur ne se sentait pas prête à effectuer le virage végétal. C’est malheureusement l’une des raisons que le Québec vient de perdre l’un de ses fleurons agroalimentaires.

Il n’y a rien de mal à offrir plus de choix aux consommateurs. Les protéines animales et végétales sont complémentaires. Mais certains s’obstineront à dire que les secteurs traditionnels écoperont financièrement et que leurs ventes chuteront. Avec un consommateur plus sophistiqué, à la recherche de nouveauté, les entreprises doivent miser sur un marché en croissance et non le contraire. Voilà ce qu’Agropur n’a jamais voulu faire.   

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