Cinq controverses des dernières années
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60 000 $ pour une montgolfière
En 2000, le ministre des Finances Bernard Landry avait utilisé 10 000 $ de son budget discrétionnaire et passé le chapeau auprès de 10 ministres pour réunir quelque 60 000 $. L’objectif : financer une montgolfière aux couleurs du Québec pour faire concurrence à la montgolfière du drapeau du Canada dans les festivals. François Legault avait lui-même contribué à hauteur de 5000 $. Les organismes communautaires en manque d’argent et le Parti libéral avaient dénoncé cette dépense. M. Landry avait répliqué qu’il s’agissait d’un « excellent placement qui élève les choses ». Vingt ans plus tard, le ballon fleurdelisé vole toujours. Il a représenté le Québec dans des festivals de partout dans le monde et même en Thaïlande en février dernier, nous confirme le propriétaire de la montgolfière, Martin Unsworth, le fils de Denis à qui le gouvernement avait accordé le financement à l’époque.
Le « cas particulier » de Pierre Paradis
En 2016, l’Union des producteurs agricoles (UPA) a exigé la démission du ministre de l’Agriculture Pierre Paradis, car il finançait avec son budget discrétionnaire l’Union paysanne et le Conseil des entrepreneurs agricoles (55 000 $). Ces deux organismes veulent la fin du monopole syndical de l’UPA créé par la Loi sur les producteurs agricoles.
L’UPA jugeait inconcevable que le ministre finance des organisations pour faire du lobby contre la loi dont le ministre est responsable.
L’actuel ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, finance aussi un de ces organismes. Il a donné 5000 $ au Conseil des entrepreneurs agricoles en 2020.
« Pierre Paradis était un cas particulier », explique toutefois Jessica Blackburn, responsable des relations de presse à l’UPA, qui ajoute que le financement du ministre s’inscrivait dans une très longue liste de gestes pour « ébranler », « affaiblir » ou « mettre dans l’embarras l’UPA ».
L’attachée de M. Lamontagne ajoute que le ministre n’a aucunement l’intention de revoir le modèle syndical actuel.
Le président démissionne
En 2011, la ministre du Travail Lise Thériault avait mis au défi les députés péquistes qui auraient été tentés de voter contre le budget libéral de ne plus lui faire de demandes de financement pour du discrétionnaire. Sans quoi elle se ferait un « malin plaisir » de révéler les noms des ministres sur la place publique.
Changer ministre pour députés
L’incident avait mené à la démission du président de l’Assemblée nationale Yvon Vallières, qui avait refusé de condamner les propos de la ministre.
Contre l’avortement
En 2010, le ministre de la Santé Yves Bolduc avait donné 1000 $ à un organisme contre l’avortement. La députée Agnès Maltais avait révélé les faits en avril 2011. Toutefois quelques jours plus tard, Le Journal avait découvert qu’elle avait elle-même donné 200 $ au même organisme en 2008.
Liaison amoureuse
En 2008, la ministre Nathalie Normandeau a donné 1000 $ de son budget discrétionnaire à la Fondation François Bonnardel, alors député de l’Action démocratique du Québec (ADQ). La Fondation, dont la mission était d’aider des organismes de sa région (Granby), était composée de donateurs de l’ADQ et d’un employé du bureau de comté du député. De plus, cette année-là, Mme Normandeau et M. Bonnardel avaient entamé une relation amoureuse. Ce dernier avait assuré avoir obtenu l’argent avant d’être en couple, tout en refusant de préciser la date du début de leur brève idylle.
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