Ottawa imposera des tests aux voyageurs
Le ministre de la Santé du Québec veut une mise en place rapide
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OTTAWA | Le Canada imposera bientôt un test de dépistage obligatoire de la COVID-19 pour les voyageurs qui rentrent au pays, face à la hausse des déplacements controversés à l’étranger.
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« Si je me trouvais sur une plage aux Caraïbes, je serais à la recherche d’une clinique pour avoir un test de dépistage avant mon retour au Canada », a déclaré en conférence de presse virtuelle le ministre des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc.
Les voyageurs devront présenter un résultat négatif d’un test subi dans les trois jours avant leur retour au pays.
La nouvelle mesure entrera en vigueur « dans les prochains jours », mais « peut-être aussi tôt que demain [jeudi] », a précisé le ministre LeBlanc.
Le fédéral ne compte toutefois pas interdire formellement aux Canadiens de voyager pour le loisir, car cela serait « contre la constitution », selon lui.
Dans les derniers jours, des reportages sur le terrain du Journal au Mexique ont révélé que de nombreux Québécois voyagent à l’étranger sans respecter les mesures sanitaires.
Le ministre de la Santé du Québec, Christian Dubé, voit l’arrivée des tests au départ de l’étranger comme une « très bonne nouvelle ».
Il demande du même souffle à Ottawa de « bouger rapidement ».
Pas une panacée
Les autorités soulignent que ces tests ne représentent en rien une solution magique pour endiguer la propagation du virus.
Seulement 2 % des cas de COVID-19 au Canada sont le résultat de personnes ayant voyagé à l’extérieur du pays, selon les données du gouvernement fédéral.
Les trois ministres qui ont participé à l’annonce, ainsi que le représentant de la Santé publique fédérale, ont martelé que les tests avant l’embarquement ne remplacent en aucun cas la quarantaine obligatoire de 14 jours imposée aux voyageurs à leur retour.
Plus encore, cette nouvelle mesure pourrait même entraîner des effets indésirables, selon le sous-administrateur en chef de la santé publique, le Dr Howard Njoo.
D’une part, certains tests pourraient s’avérer négatifs chez une personne contaminée, mais qui n’a pas encore développé de symptômes, a-t-il précisé.
Le Dr Njoo craint également que certains voyageurs développent un faux sentiment de sécurité s’ils reçoivent un test négatif, les incitant à négliger la quarantaine stricte.
« C’est peut-être une conséquence inattendue qu’il faut considérer », a-t-il affirmé.
Voyageurs en accord
Les voyageurs rencontrés par Le Journal à l’aéroport Montréal-Trudeau mercredi n’ont pas semblé choqués outre mesure par le test de dépistage imposé par Ottawa.
« Moi, je pense que c’est la bonne chose à faire, a fait valoir Astou, qui s’envolait pour deux semaines vers le Sénégal avec son conjoint et leurs deux enfants. Ça prend un test, mais ça prend la quarantaine aussi. »
D’autres, comme David, un résident de Gatineau, ignoraient carrément l’existence de la nouvelle mesure.
« Je me plierai à la réglementation », a tout de même assuré celui qui partait pour Paris jusqu’en mai.
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