Des parents réclament un bulletin non chiffré
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En raison du contexte exceptionnel qui chamboule l’année scolaire, un regroupement de parents demande à Québec de faire disparaître les chiffres des bulletins à venir afin de faire baisser la pression dans les rangs des élèves.
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Marc-André Deslauriers est co-porte-parole du Regroupement des comités de parents autonomes du Québec (RCPAQ), qui représente des parents des régions de Montréal, de Laval, de la Beauce et du Centre-du-Québec.
Les parents ont besoin d’un outil d’information qui va beaucoup plus loin que le traditionnel bulletin chiffré, affirme-t-il.
«On a besoin de connaître les acquis, les retards, où se situe notre enfant, comment on peut l’aider en conséquence. Un bulletin ordinaire, avec des notes, c’est inutile», indique M. Deslauriers, tout en ajoutant que le bulletin est «un outil qui appartient aux parents».
Dans le contexte actuel, des notes chiffrées ne pourront que miner la motivation des élèves tout en augmentant la pression, ajoute-t-il. «La note, ça sert à se comparer avec les autres. Dans le contexte actuel, comparer des enfants ensemble, on ne pense pas que c’est la meilleure solution. Qu’on laisse tomber les chiffres.»
En juin dernier, les notes finales avaient été remplacées par la mention «échec» ou «réussite», une formule qui pourrait aussi être reprise cette année, selon le Regroupement.
Au cours de l’automne, certains élèves ont dû vivre plus d’une période d’isolement à la maison, rappelle M. Deslauriers, des chambardements qui ont été exacerbés par la pénurie d’enseignants, alors que des suppléants se sont succédé dans plusieurs classes.
«On est dans un contexte qui ne fonctionne pas normalement. La note, ce n’est plus ça qui est important. On met de côté tout ce qui pourrait ajouter de la pression et on se concentre sur l’essentiel, la progression des apprentissages», dit-il.
Cette position ne fait toutefois pas l’unanimité dans le réseau scolaire. La Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ) préfère ne pas se prononcer sur la pertinence de maintenir un bulletin chiffré, affirmant que la priorité est plutôt la mise en place d’un plan de réussite individualisé pour chaque jeune, afin d’éviter que les écarts se creusent entre les élèves.
L’année scolaire compte habituellement trois bulletins, dont un en novembre. Cet automne, Québec a toutefois annoncé que le premier bulletin était reporté en janvier et qu’il n’y en aura que deux au total.
Le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge devrait annonce, vendredi en point de presse, des mesures concernant la réussite et l’évaluation des élèves.
Déjà cet automne, les directions d’école rapportaient un taux d’échec trois fois plus élevé qu’à l’habitude au secondaire.