Délais de plusieurs semaines pour les tests de qualité de l’air dans les classes
Les syndicats d’enseignants réclament des changements afin de mieux refléter leur réalité
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Plusieurs semaines pourraient s’écouler avant que les tests de qualité de l’air ne soient réalisés dans toutes les classes de la province, comme le réclame Québec, ce qui inquiète des syndicats d’enseignants qui réclament des changements afin de mieux refléter leur réalité.
Au Centre de services des Premières-Seigneuries, à Québec, on prévoit que six à huit semaines seront nécessaires pour réaliser des tests dans toutes les classes, selon les directives qui seront transmises au réseau scolaire, indique sa secrétaire générale, Martine Chouinard.
Plusieurs autres centres de services ont indiqué au Journal qu’ils attendaient d’en savoir plus avant de pouvoir se prononcer sur la durée de l’opération.
Il n’a pas été possible d’obtenir davantage de précisions à ce sujet auprès du ministère de l’Éducation lundi. «Des directives spécifiques seront transmises sous peu», a indiqué son porte-parole, Bryan St-Louis.
Les sommes présentement disponibles permettent aux centres de services d’acheter les appareils requis pour effectuer les tests, a-t-il précisé.
En décembre, Québec a demandé aux centres de services scolaires de réaliser des tests de qualité de l’air dans quatre classes situées dans 330 écoles, ce qui représente environ 10% des établissements de la province. L’opération s’est échelonnée sur deux semaines.
Cet échantillonnage a permis de démontrer que la qualité de l’air est satisfaisante dans la grande majorité des classes testées, selon le rapport rendu public vendredi. Dans 3% des cas, des correctifs devront toutefois être apportés.
Des tests de qualité de l’air doivent maintenant être réalisés dans toutes les classes du Québec, a annoncé le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, vendredi.
Or des syndicats d’enseignants s’inquiètent des délais rattachés à une telle opération. «Ça va prendre un certain temps, alors que la situation nous demande d’agir très rapidement», affirme Catherine Beauvais-St-Pierre, présidente de l’Alliance des professeures et professeurs de Montréal.
Méthodologie à revoir?
Même son de cloche de la part du président du Syndicat de l’enseignement de la région de Québec (SERQ), Daniel Gauthier, qui affirme que la méthodologie utilisée lors des tests réalisés en décembre ne reflète pas du tout la réalité des profs en classe.
La première mesure de concentration de dioxyde de carbone a été prise avant le début des cours, la deuxième, au milieu d’un cours, alors que la troisième mesure a été réalisée avant la fin d’un cours, après une période d’ouverture des fenêtres de 20 minutes, ce qui a fait chuter les mesures observées.
«Ça n’arrive pas, dans la réalité, que toutes les fenêtres soient ouvertes pendant 20 minutes. Quand les profs ouvrent les fenêtres pendant les cours, c’est souvent pendant quelques minutes, une ou quelques fenêtres à la fois, sinon, ça devient trop froid pour les élèves», indique M. Gauthier.
Le président de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE), Nicolas Prévost, concède lui aussi que cette façon de faire «n’est pas très réaliste».
Au ministère de l’Éducation, on indique que les écoles doivent ouvrir «si possible» les fenêtres et les portes 30 minutes avant et après les cours. Entre les périodes de classe, les fenêtres doivent être ouvertes au maximum pendant environ 5 minutes.
Dans le réseau scolaire, les consignes varient d’un centre de service à l’autre. Aux Premières-Seigneuries, on demande aux enseignants d’ouvrir les fenêtres deux fois par jour, de 10 à 15 minutes pendant les pauses, la récréation ou la période de dîner.