Allégations d'inconduites sexuelles: «Je suis un alcoolique et je me rétablis, un jour à la fois»

Près de six mois après avoir été dénoncé par neuf femmes qui lui reprochaient des inconduites sexuelles, l’humoriste Julien Lacroix a brisé le silence sur les réseaux sociaux, mardi, confessant son alcoolisme et s’excusant auprès des personnes qu’il a blessées. Son ex-conjointe, Geneviève Morin, ainsi que l’humoriste Rosalie Vaillancourt, ont réagi à ses excuses.

« Je brise le silence, après beaucoup de honte, de regrets et de tristesse », a-t-il écrit mardi avant-midi, sur sa page Facebook qui compte plus de 193 000 abonnés. 

Julien Lacroix prépare-t-il subtilement son retour à la vie professionnelle ? Il assure que non.

« Cette prise de parole, je ne la fais pas dans le but d’annoncer un retour, dit-il. Je la fais pour présenter mes excuses aux personnes que j’ai profondément blessées. Je la fais aussi par respect pour les gens qui me suivent depuis des années, mais surtout pour mes proches, mon amoureuse et mes petits frères ».      

• Écoutez l’analyse de Victor Henriquez, expert en relations publiques, au micro de Geneviève Pettersen, à QUB radio   

Julien Lacroix a ensuite affirmé qu’il appuyait la vague de dénonciations survenue l’été dernier, « malgré les impacts majeurs que ça a eus dans ma vie, confie-t-il. Je suis conscient que c’est ainsi que se font les révolutions et que s’opèrent des changements nécessaires. Il est anormal qu’en 2021, autant d’hommes continuent d’avoir des comportements toxiques. Je ne veux plus jamais faire partie de cette catégorie. »

« Long processus thérapeutique »

Il a répété qu’il travaillait maintenant tous les jours à « devenir humblement une meilleure personne ». 

« J’ai entamé un long processus thérapeutique qui durera toute ma vie. J’ai aussi intégré des groupes de jeunes hommes qui veulent s’en sortir et discuter sans être jugés », ajoute-t-il. 

L’humoriste a également confessé son alcoolisme. « (J)’ai étourdi mon mal-être avec l’alcool, la drogue et plus tard le travail. [...] Je ne veux en aucun cas me cacher derrière cette maladie. Je suis un alcoolique et je me rétablis, un jour à la fois. »

Le Devoir révélait le 27 juillet dernier les témoignages de neuf femmes qui accusaient l’humoriste d’inconduites sexuelles, dont des relations non consentantes.

Parmi elles, Geneviève Morin, qui a été sa copine pendant six ans, a affirmé qu’il l’avait agressée sexuellement huit mois après leur rupture.

« Je lui ai dit “non, arrête” et, malgré ça, il a continué, avait-elle confié. Je pleurais, mais il a fait ce qu’il avait à faire et quand il a eu terminé, il a remis ses pantalons et m’a dit : “Arrête de pleurer, tu ne sais pas à quel point je t’aime”, et il est parti ».

« Je suis fatiguée de pleurer »

Cette dernière a réagi à sa première sortie publique, mardir, en fin d’après-midi sur Instagram, citant le poème The Nectar of Pain, de l’auteure et militante Najwa Zebian, qui débute par « C’est notre histoire qui me hante, je ne te veux plus dans ma vie.»

« Je suis fatiguée de pleurer, a écrit Geneviève Morin sous la publication.

Plus tard en soirée, l’humoriste Rosalie Vaillancourt, qui avait appuyé les victimes en juillet dernier, a également vivement réagi avec un long message sur Facebook.

Elle a affirmé que ses excuses étaient précipitées, et que contrairement à ce qu’il disait, des rumeurs circulent à propos du fait qu’il préparerait son retour au travail avec une boîte de production.

« Je suis de bonne foi, a-t-elle dit. (...) Je suis pour la rédemption. Mais en ce moment, ça me semble être un message formaté. Un message écrit par des professionnels de l’image. »