Hausse salée des loyers: le Groupe Château Bellevue revient sur sa décision
Sous la pression, un important réseau québécois de résidences privées pour aînés qui avait décidé d’augmenter drastiquement le prix de ses loyers en pleine pandémie a finalement revu cette hausse à la baisse.
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Le Journal révélait lundi dernier que Groupe Château Bellevue voulait augmenter ses loyers pour 2021, parfois jusqu’à 20 %, forçant plusieurs aînés à déménager malgré la pandémie.
Or, quelques jours après le reportage du Journal, des pressions de locataires mécontents et des appels du cabinet de la ministre des Aînés, Marguerite Blais, auprès de partenaires du milieu ont poussé l’entreprise à reconsidérer sa position.
«Nous avons écouté nos résidents et nous en sommes venus à la conclusion que nous avions fait une erreur [...] Nous allons donc revisiter les baux pour cette année, incluant ceux qui ont déjà été signés, pour s’assurer que nos résidents puissent faire face aux difficultés actuelles», a annoncé Frédéric Lepage, président du Groupe Château Bellevue, dans un communiqué.
«Inacceptable»
Une partie de ces hausses plus importantes était liée à un «rattrapage du marché» et a finalement été mise de côté. L’augmentation du loyer, qui était évaluée à une moyenne de 10 %, d’après le vice-président vente et marketing Claude Grondin, en début de semaine, passe à une moyenne de 2,1 % à 5 %, tout dépendamment des services choisis par le résident.
«C’est une excellente nouvelle!» a laissé entendre la ministre Marguerite Blais, jointe par Le Journal. «Je suis satisfaite de ce recul-là et j’espère que ça va donner l’exemple à d’autres propriétaires qui auraient envie, en pleine crise de pandémie, d’augmenter les loyers de 20 %, ce qui est tout à fait déraisonnable et inacceptable», a-t-elle lancé d’un ton tranchant.
La ministre de l’Habitation, Andrée Laforest, n’est d’ailleurs pas fermée à l’idée de revoir la clause du Tribunal administratif du logement qui permet aux propriétaires de résidences de moins de 5 ans d’augmenter les loyers à leur guise, d’après Mme Blais.
Gel de loyers
De son côté, Québec solidaire (QS) demande à la CAQ d’imposer un moratoire sur la hausse du prix des loyers des résidences privées pour toute la durée de la pandémie, pour éviter qu’une situation du genre se reproduise. Une proposition à laquelle Mme Blais «réfléchira sérieusement».
«On leur demande de décréter un gel des loyers en RPA tant et aussi longtemps que la pandémie ne sera pas terminée. C’est une question de compassion minimale que de donner un petit break à nos aînés», plaide le co-porte-parole de QS Gabriel Nadeau-Dubois.