Recommandations du N95: un accès encore trop restreint
On doit se fier au jugement des travailleurs, selon les syndicats
La FIQ et la FIQP se disent en désaccord avec les nouvelles recommandations de l’INSPQ sur les masques de type N95, notamment parce que ces recommandations ne permettent pas aux membres du personnel de la santé de juger par eux-mêmes les situations où il est pertinent ou non d’en faire l’utilisation.
• À lire aussi: Masques N-95: une option maintenant possible en cas d'éclosion non contrôlée
• À lire aussi: Tous les développements de la pandémie
Mercredi, le Comité sur les infections nosocomiales du Québec (CINQ) de l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) formulait de nouvelles recommandations sur l’usage de l’appareil de protection respiratoire de type N95 ou l’équivalent.
Ce nouvel avis vient proposer aux travailleurs de la santé l’usage de ce type d’appareil dans les milieux de soins ou de vie, dans un contexte d’éclosion non contrôlée et lorsque les mesures en place ne suffisent plus pour contrer la propagation du virus. Avant ce nouvel avis, le CINQ recommandait l'usage de ces masques uniquement lors d’interventions médicales générant des aérosols (IMGA).
Selon la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) et le secteur privé (FIQP), cette nouveauté ne règle en rien leur bataille pour avoir un accès plus facile à ce type de protection.
«Celles-ci sont contraires au principe de précaution exigé par les professionnelles en soins qui sont sur le terrain en zone chaude, et elles ne leur permettent d’aucune façon d’exercer leur jugement clinique pour déterminer les situations où le port du N95 serait requis en zone chaude. Les conditions d’évaluation proposées sont si restrictives qu’il faudra encore se battre pour y avoir accès», fait valoir Nancy Bédard, présidente de la FIQ.
Contradiction
Par ailleurs, une ordonnance de la Santé publique qui limite l’utilisation des masques N95 est toujours en vigueur, ce qui est une contradiction avec le nouvel avis du CINQ, poursuit Mme Bédard.
«Les conditions d’évaluation proposées sont si restrictives qu’il faudra encore se battre pour y avoir accès. La FIQ et la FIQP demandent un accès beaucoup plus large aux masques N95 ou équivalent. Nous continuons d’exiger sans plus attendre l’abrogation pure et simple de l’ordonnance du 8 juin 2020. Nous poursuivons sans relâche les revendications pour que toutes les professionnelles en soins qui œuvrent auprès des patients suspectés ou confirmés à la COVID-19 aient un masque N95 ou l’équivalent», prévient-elle.
Le ministère de la Santé a indiqué pour sa part qu'il appuie la nouvelle directive du CINQ. «Une directive ministérielle a été élaborée afin d’encadrer l'application de cette nouvelle recommandation. Elle sera envoyée aux établissements au cours de la semaine prochaine», est-il indiqué dans un communiqué.