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Après 11 mois de pandémie, «le système de santé est vraiment en mauvais état»

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Solidement secoué par 11 mois de pandémie, par un délestage massif et par le déplacement important des ressources humaines sur le terrain, le système de santé ne va pas bien et la reprise des opérations régulières ne se fera pas du jour au lendemain.

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C’est le constat que fait le Dr Gilbert Boucher, président de l’Association des spécialistes en médecine d’urgence du Québec, au moment où l’on compte 197 hospitalisations de moins dans la dernière semaine.

Bien que le spécialiste reconnaisse que cette réduction donne un peu d’air au réseau, un véritable retour à la normale sera ardu, prévient-il. 

«Le gros gros problème que l’on voit, c’est que le système de santé est vraiment en mauvais état, même si demain matin, même si on élimine la COVID», explique-t-il en entrevue à Mario Dumont. 

«Nous, dans les urgences, on a des employés de tout l’hôpital qui viennent nous aider, ils sont formés rapidement, ils n’ont pas toutes les connaissances. On le voit, ils ne pourront pas repartir les salles d’opération du jour au lendemain. Beaucoup de gens du personnel technique, qui ont de très bonnes formations, sont partis, sont ailleurs. On manque de personnel», détaille-t-il. 

Ce sont les infirmières, principalement, qui manquent sur le terrain. Et plusieurs facteurs expliquent le départ de certaines.

«On parle de 11 mois de pandémie, les horaires sont difficiles. On a des mères de famille, ils ont des enfants. Faire des doubles tout le temps, c’est difficile. Se faire changer de profession non plus, ce n’est pas facile», insiste Dr Boucher. 

«On ne prend pas des professeurs en maternelle pour enseigner au cégep. Dans le système de santé, quand on parle d’infirmières spécialisées, c’est un peu ça qu’on a fait», donne-t-il comme exemple. 

Ainsi, plusieurs auraient quitté la profession, auraient trouvé un emploi dans une agence, ou encore au privé.

Atténuation du délestage

Les hôpitaux de la province s’apprêtent à entamer une atténuation graduelle du délestage des chirurgies, en raison d’une diminution constante des hospitalisations liées à la COVID-19, rapportait Le Journal dimanche. 

Une communication électronique de la sous-ministre adjointe au ministère de la Santé, Lucie Opatrny, envoyée aux dirigeants des établissements de santé du Québec, indique que l'on pourrait commencer à reprendre certaines activités. 

«Tout en restant très conservateurs, nous pouvons témoigner d’une diminution de la pression des hospitalisations COVID-19 au Québec. [...] Dans l’optique d’offrir des soins à la population, nous vous invitons à évaluer l’organisation d’une atténuation graduelle du délestage des activités [...]», pouvait-on lire dans la missive.

De 30%-40% des capacités maximales de chirurgies, les autorités veulent passer à 50%-60% dans les établissements du grand Montréal. Dans les autres régions, on vise 60%-70%, alors qu’on se situe actuellement autour de 50% du nombre de chirurgies habituel.

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