Près d'un an de pandémie: la confiance des Canadiens envers les élus ne s'effrite pas
Coup d'oeil sur cet article
La confiance des Canadiens envers les élus et la Santé publique est en légère augmentation, malgré la pandémie qui s’étire, selon une enquête internationale menée par l’Université de Sherbrooke.
• À lire aussi: Semaine de relâche: les zones rouges pourraient être prolongées
• À lire aussi: Gestion des variants: «Je pense qu’on est à la bonne place»
Entre juin et novembre, l’équipe de chercheurs de l’Université de Sherbrooke a constaté une légère hausse de 1,1% de la confiance envers les autorités sanitaires, qui se situe à 90,4%, contre 89,3% en juin.
Pour la même période, le niveau de confiance envers les autorités politiques est passé de 70,2% à 73,8%.
«Ce niveau de confiance, on voit qu’au Canada, il est vraiment bon. C’est un des plus hauts», indique Marie-Ève Carignan, professeure à l'Université de Sherbrooke et également cochercheuse dans ce projet.
Le sondage a été mené dans sept autres pays, soit les États-Unis, l’Angleterre, la Suisse, Hong Kong, les Philippines, la Nouvelle-Zélande et la Belgique.
Son équipe et elle avaient diffusé une première vague de résultats sur ces niveaux de confiance en septembre dernier. Mme Carignan se questionnait à savoir si ce taux allait se maintenir, alors que la pandémie – qui continuait d’évoluer – mettait les citoyens à l’épreuve, notamment avec les confinements et les ratés dans les CHSLD.
Le défi du vaccin
Selon l’équipe de chercheurs, le défi qu’aura le gouvernement se trouve surtout dans la hausse des indécis à se faire vacciner.
Le sondage révèle que seulement 59% des Canadiens souhaitent recevoir le vaccin contre la COVID-19, alors que 68,3% des gens y étaient favorables en juin dernier. Pour parvenir à une immunité collective, les scientifiques fixent à environ 70% le taux de personnes qui doivent être vaccinées.
Selon Mme Carignan, le gouvernement devrait revoir certaines stratégies de communication.
«Les gens ont besoin d’informations sur la vaccination, par exemple, comment le vaccin a été créé», explique Mme Carignan.
Elle ajoute que plusieurs mouvements qui mettent en doute le vaccin ont fait circuler de la fausse information, notamment sur le fait que le vaccin aurait été fabriqué trop rapidement.
«Sans compter les informations qui ont circulé sur la thérapie génique et celles qui disaient que le vaccin était une façon de contrôler la population», précise-t-elle.
Une meilleure diffusion de l’information entourant le vaccin et provenant des sources officielles pourrait désamorcer ces fausses théories, estime la professeure.
Complotistes endurcis
Finalement, l’enquête révèle un «noyau dur», mais stable d’adhérents aux théories du complot au Canada, avec près d’une personne sur quatre qui croit aux cinq théories présentées dans l’enquête.
«Il est moindre que dans d’autres pays, mais ce sont des gens qui y croient très fortement et qui seront difficiles à faire changer d’idée. Pour eux, il y a vraiment un système organisé qui cache des choses, un état profond», indique Mme Carignan.
Elle estime que certains adhérents pourront être «ramenés» en légitimant le doute et le questionnement.
- Écoutez l'entrevue avec Marie-Ève Carignan, professeure à l'Université de Sherbrooke, sur QUB radio: