Champion du monde: les parents de Laurent Dubreuil émus et contents
Un titre mondial qui fait couler les larmes
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L’émotion était à son comble dans une résidence de Lévis quand Laurent Dubreuil a été couronné champion du monde, vendredi.
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Ses parents Robert Dubreuil et Ariane Loignon ont savouré chaque seconde de cette course qui va demeurer dans leur mémoire pour toujours. « C’est incroyable, a exprimé le paternel. On vit beaucoup d’émotions. Laurent avait une confiance inébranlable. Je ne l’ai jamais vu aussi confiant qu’en ce moment. »
Larmes de joie
« J’en suis à mon 10e Kleenex, renchérit la maman très émotive. Ça n’a pas de bon sens. C’est vraiment une belle journée. Je suis vraiment content pour Laurent. Depuis qu’il a commencé à patiner, son objectif est de gagner un titre mondial. Il n’a pas trouvé sa médaille d’or dans une boîte de
Cracker Jack. Il a connu des années de misère, mais il n’a jamais arrêté de travailler. Il y a eu un gros déclic l’hiver dernier et il a poursuivi sur sa lancée cette année. »
Les parents se sont enlacés quand la victoire de leur progéniture a été confirmée. « On a sauté dans les bras de l’autre, a raconté Mme Loignon qui a pris part à cinq épreuves aux Jeux olympiques de Calgary en 1988. Un de nos amis nous a appelés des Pays-Bas en FaceTime, et j’ai eu de la misère à répondre tellement je tremblais. »
Fin analyste, olympien des Jeux de Calgary et d’Albertville en 1992 et directeur général de la Fédération de patinage de vitesse du Québec, Robert Dubreuil a bondi de joie quand il a vu le temps d’ouverture de son fils de 9,54 s après 100 mètres. Il sentait que la magie pourrait opérer. Le paternel a aussi noté à l’écran la vitesse de Laurent qui a été chronométrée à 60 km/h dans le deuxième virage.
« Son temps d’ouverture était l’un de ses meilleurs en carrière même si la glace était moins rapide que lors des deux Coupes du monde, a-t-il analysé. Laurent a été le seul patineur qu’on a vu qui a atteint cette vitesse. Il devait conserver le même rythme pour les 200 derniers mètres. Avec son temps, je croyais en ses chances parce qu’il est plus vite que les Russes dans les virages, mais il n’a pas battu souvent le Russe Pavel Kulizhnikov. »
Même à distance, Dubreuil envoie des messages à sa fille Rose âgée de 19 mois. « Sur le podium, il indique avec ses doigts la position où il a terminé au classement, mentionne le paternel. Quand Rose regarde les cérémonies de podium, elle voit les doigts de son père. »
Vendredi, le patineur de Lévis affichait fièrement le chiffre un avec son index.
Encouragements
Alors que Laurent broyait du noir en décembre au moment où Patinage de vitesse Canada (PVC) hésitait à donner le feu vert à ses athlètes désireux de participer aux trois compétitions dans la bulle de Heerenveen, le paternel a rassuré son fils. « Je suis intervenu une fois pendant ces semaines d’incertitude, a confié Robert. J’ai dit à Laurent de faire confiance au système et que le bon sens allait prévaloir. Il a patienté. Les résultats des patineurs démontrent qu’il s’agissait de la bonne décision. Au-delà de sa famille, le patin c’est sa vie en ce moment. Il veut en profiter parce que tu ne demeures pas à ton maximum pendant 20 ans. »
Les patineurs canadiens ont appris le 15 décembre qu’ils pourraient disputer une première compétition en près d’un an.
L’argent pour Valérie Maltais
Médaillée d’or lors des deux Coupes du monde de janvier, l’équipe canadienne féminine de poursuite s’est fait coiffer au fil d’arrivée par les Néerlandaises, vendredi, aux championnats mondiaux.
Premières toute la course, Valérie Maltais, Ivanie Blondin et Isabelle Weidemann ont ralenti dans le dernier tour et franchi le fil d’arrivée 0 min 17 s après les Néerlandaises. Les Russes ont complété le podium.
« Quand on a croisé le fil d’arrivée, le sentiment qui nous animait est la déception de ne pas avoir gagné, a reconnu Maltais, qui devra patienter un peu avant de savourer un premier titre mondial en carrière, mais ça n’a pas duré longtemps. Avec un peu de recul, on a réalisé tout le chemin parcouru dans des conditions difficiles. Les Néerlandais ont vécu une saison normale, ce qui est loin d’être notre cas. »
« C’est notre meilleur résultat au mondial, d’ajouter la patineuse de La Baie dont l’équipe avait terminé au 3e rang en 2020. On doit être fières et garder la tête haute. En retournant à l’hôtel, j’ai regardé la course et c’était enivrant. »
Du positif
Maltais a senti que l’équipe canadienne avait une approche un peu différente de la précédente aux deux Coupes du monde. « Nous étions moins calmes, plus tendues et notre synchronisme était moins bon, a-t-elle expliqué. On voulait en donner beaucoup. Nous avons bien composé avec la pression d’être l’équipe favorite. Nous allons apprendre de cette expérience et nous avons l’intention de renouer avec la première marche du podium. Nous n’avons pas gagné, mais il y a beaucoup de positif à retenir. »
Avec les autres membres de l’équipe canadienne, Maltais a assisté à la victoire de Laurent Dubreuil au 500 m. « Il y avait une belle énergie. C’est fou comme son départ a été rapide, a-t-elle imagé.
Maltais prendra part au départ de groupe samedi. Quant à Dubreuil, il sera en action au 1000 m. « Avec l’or en poche, je vais patiner libre de tout stress. J’ai une petite chance de médaille. » Son entraîneur, Gregor Jelonek, estime que Dubreuil manque de volume pour être au sommet de son art. « S’il termine dans le Top 5, je vais être bien content. Il lui manque deux ou trois courses derrière la cravate. Il en était à son 5e 500 m aujourd’hui [vendredi] et il s’est amélioré à toutes les courses. Quand il a gagné le bronze cette année sur 1000 m, il manquait deux bons patineurs. Il a toutefois terminé au 2e rang l’an dernier quand tout le monde était présent, mais il avait plus de volume. »