François Legault s’exprime sur la censure et la liberté d’expression dans les universités
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Le premier ministre François Legault a pris la parole, samedi matin, pour parler des risques de la censure de certains propos ou œuvres, encouragée par des groupes radicaux et qui pourrait porter préjudice à la liberté d’expression dans la province.
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«Ça va trop loin. La situation est en train de déraper. Je pense que c’est le temps qu’on ait une sérieuse discussion tous ensemble», a ainsi écrit le premier ministre dans une publication Facebook diffusée samedi matin.
Revenant notamment sur l’affaire de la suspension de la professeure Verushka Lieutenant-Duval à l’Université d’Ottawa en septembre dernier, François Legault s’est dit inquiet de l’autocensure qui peut être provoquée après des tentatives d’intimidation.
Il affirme en avoir lui-même fait l’expérience après s’être fait critiquer, cet automne, pour avoir partagé un livre de Mathieu Bock-Côté dans une liste de suggestions de lecture.
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S’il reconnaît la nécessité de remettre en question certains termes qui peuvent blesser des communautés, il soutient que cela ne justifie pas pour autant de sacrifier la liberté d’expression.
«Entre blessure et censure, on doit tracer une ligne», a-t-il précisé dans son message.
Pour le premier ministre, ce problème partirait des bancs universitaires, où plusieurs professeurs se feraient demander de ne pas parler de certaines œuvres de la littérature québécoise, citant des auteurs comme Anne Hébert, Réjean Ducharme, Dany Laferrière ou Pierre Vallières.
Il avance d’ailleurs que la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, se penche actuellement sur la question afin d’agir rapidement dans les milieux universitaires.
«Nos universités devraient être des lieux de débats respectueux, de débats sans censure et de recherche de vérité, même quand la vérité peut choquer ou provoquer. On va faire ce qu’il faut pour aider nos universités à protéger notre liberté d’expression», a-t-il souligné.
M. Legault encourage ainsi les Québécois à refuser de céder face à «l’intimidation d’une minorité de radicaux».
«La liberté d’expression fait partie des piliers de notre démocratie. Si on se met à faire des compromis là-dessus, on risque de voir la même censure déborder dans nos médias, dans nos débats politiques. On ne voudra plus rien dire», a-t-il également laissé entendre.