De Georges Méliès à Denis Villeneuve
Le Musée de la civilisation inaugure une exposition sur les effets spéciaux
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Du père des effets spéciaux Georges Méliès aux films modernes de Denis Villeneuve, les trucages cinématographiques fascinent depuis toujours. Les effets spéciaux sont l’objet d’un travail colossal, dont le Québec est un pionnier et chef de file en la matière. Le Musée de la civilisation en dévoile tous les secrets dans sa nouvelle exposition.
Effets spéciaux! a été conçue en France et a été un des plus grands succès de la Cité des sciences et de l’industrie, à Paris. Elle a été adaptée pour le Québec, puisque « les Québécois sont parmi les meilleurs au monde dans la conception d’effets spéciaux », a fait valoir le directeur général, Stéphan La Roche.
Divisée en trois zones, l’exposition nous amène d’abord dans « Le bureau », où on découvre le processus qui a mené à l’élaboration des extraterrestres d’Arrival (Denis Villeneuve), entre autres, ainsi que la méthode de travail inventive de Roger Cantin sur le film Matusalem.
La zone « Le plateau » s’intéresse aux premiers effets spéciaux, qui étaient en fait des illusions d’optique, avec des objets qui proviennent de l’Université Laval. L’établissement possède une des plus importantes collections d’appareils cinématographiques au monde. Créer l’illusion du mouvement a été à la base d’effets spéciaux initiés par le prestidigitateur Georges Méliès à la fin du 19e siècle.
On peut aussi y visionner le film Notre univers (1960), fait par l’ONF et qui a été précurseur au point d’inspirer Stanley Kubrick pour 2001, l’Odyssée de l’espace.
Une section horrifiante
On entre ensuite dans l’univers du Québécois Érik Gosselin, maquilleur renommé qui a fourni plusieurs pièces de son atelier, dont le loup-garou de la série Being Human. Ce dernier a entre autres travaillé sur Les affamés, de Robin Aubert, et X-Men : Apocalypse.
Que serait une exposition sur les effets spéciaux sans une portion horreur, où morceaux de cadavres ensanglantés sont à l’honneur, tout comme la reproduction de Sonia Vachon dans 5150 rue des Ormes. Âmes sensibles, s’abstenir !
Aujourd’hui, avec le numérique, « on transforme les acteurs d’une autre façon », entre autres avec la captation de mouvements, explique la chargée de projets Caroline Lantagne. Le numérique a d’ailleurs fourni un apport considérable au réalisme des effets spéciaux et à tout le milieu du film d’animation, qu’on explore dans la zone « Le studio ».
Exposition très immersive
Le musée a érigé six stations immersives, comme des mini-studios, où le visiteur peut se mettre en scène dans différents univers, entre autres devant le fameux rideau vert. Grâce à un code QR remis à l’entrée et qu’il scanne à chacune des stations, le visiteur peut repartir avec la bande-annonce de sa visite!
Dans un souci d’être le plus respectueux possible des conditions sanitaires, le musée remet un stylet à chaque visiteur pour les stations tactiles, plutôt que d’utiliser ses doigts.
Il faudra faire vite pour réserver ses places, puisque l’exposition est de courte durée. Elle sera démantelée le 25 avril pour faire place à Ô Merde!, une exposition sur le sujet tabou de la merde. Pour faire vivre l’exposition plus longtemps, le musée mettra sur pied un site web spécialement dédié à Effets spéciaux!, qui permettra des visites virtuelles.
► L’exposition Effets spéciaux! est présentée jusqu’au 25 avril au Musée de la civilisation de Québec.