Voici ce que les policiers arrivent à retirer de nos rues
Les agents de la métropole québécoise ont saisi plus de 700 armes à feu au cours de l’année dernière
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La lutte pour freiner la prolifération des armes à feu dans les rues de la métropole doit se faire avec la collaboration du public, insiste un haut gradé de la police de Montréal.
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« Plus les citoyens vont oser nous donner des informations sur des gens armés, plus on va être en mesure d’exercer une pression sur ceux qui pensent que c’est banal de se promener en toute impunité avec une arme à feu illégale à Montréal », martèle l’inspecteur David Shane, du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
Et il n’y a pas de petite information, insiste-t-il. Un détail qui paraît anodin peut être le morceau de casse-tête manquant qui permettra aux policiers de retirer une arme de la rue, et ainsi sauver des vies.
« Chaque arme sortie est une blessure ou une mort potentielle qui a été évitée, chaque arme sortie peut prévenir le décès d’une victime innocente, comme la jeune Meriem Boundaoui », a-t-il précisé, en référence à l’adolescente de 15 ans abattue dans l’arrondissement de Saint-Léonard il y a deux semaines.
« Augmentation atypique »
Il ajoute que la majorité des policiers, dont plusieurs sont aussi des parents, ne sont pas insensibles face à un tel drame. Et préoccupés par cette « augmentation atypique » des crimes liés à une arme à feu sur leur territoire, ils font tout pour freiner cette flambée de violence.
« Ça nous interpelle, ça vient nous chercher dans nos tripes. Tout le monde redouble d’efforts et veut mettre fin à une série d’événements comme ça », a dit l’inspecteur Shane, qui cumule 25 années d’expérience au SPVM.
L’an dernier, c’est plus de 700 armes à feu qui ont été enlevées des rues par le SPVM. Depuis janvier, au moins 19 perquisitions ont été effectuées et près d’une trentaine d’armes ont été saisies, uniquement par le projet Quiétude, qui travaille précisément à freiner les événements impliquant des armes à feu.
Malgré ces saisies, internet facilite grandement le trafic d’armes, déplore le policier Shane.
Fermer le robinet
Et c’est d’ailleurs sur la provenance de ces engins illégaux que le SPVM compte intensifier ses efforts avec l’arrivée, d’ici la fin du mois, de sa nouvelle unité ELTA (Équipe dédiée à la lutte contre le trafic d’armes).
Le SPVM espère ainsi « fermer le robinet de cet afflux d’armes à feu » qui aboutissent sur le territoire et qui sont à l’origine des multiples fusillades survenues récemment dans le nord-est de l’île.
« Une arme à feu, c’est un outil mortel qui donne rarement une deuxième chance. On veut se donner les moyens d’intervenir en amont, sachant qu’une arme peut tomber entre les mains d’individus criminalisés qui ont une prédisposition ou un mobile pour l’utiliser dans la rue », lance l’inspecteur Shane.
Toute information peut être communiquée de façon anonyme et confidentielle à Info-Crime Montréal, au 514 393-1133.