Masque en classe: «Ça va être difficile pour nos tout-petits»
Les élèves devront s’habituer à porter le masque en classe dès la première année
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Dans le réseau scolaire, certains se résignent à l’idée de faire porter le masque médical en classe dès la première année du primaire, alors que d’autres sont plutôt rassurés par ce rehaussement des mesures sanitaires qui survient au moment où des cas de variants sont suspectés dans un nombre grandissant d’écoles.
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«Ça va être difficile pour nos tout-petits, ça, c’est évident», laisse tomber Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ).
Les professeurs devront leur enseigner à manipuler correctement le masque et se priver d’une partie de leurs expressions faciales au quotidien, explique-t-elle, tout en ajoutant que «la sécurité et la santé passent avant tout».
«Si la Santé publique nous dit qu’il faut aller là, on va y aller. Mais on trouve dommage que toutes les autres alternatives qu’on avait proposées depuis mai l’an passé n’aient jamais été envisagées», comme les demi-classes, affirme Mme Scalabrini.
Du côté des directions d’école, on se fait plutôt rassurants. «Oui, on va devoir enseigner aux enfants comment faire. Mais les enfants nous ont étonnés depuis le début de la pandémie, ils se sont très bien adaptés à toutes les mesures», indique Kathleen Legault, présidente de l’Association montréalaise des directions d’établissements scolaires (AMDES).
«Si ça nous permet de garder les écoles ouvertes malgré les éclosions, c’est une bonne nouvelle», ajoute-t-elle.
À la Fédération autonome de l’enseignement, le président, Sylvain Mallette, affirme que le rehaussement des mesures sanitaires en classe répond «à une partie» des inquiétudes chez les enseignants.
«Mais ça ne doit pas nous faire oublier l’importance de la ventilation et de l’aération des classes», dit-il, alors que des tests de qualité de l’air sont toujours en cours dans les écoles québécoises.
Des parents partagés
Du côté de la Fédération des comités de parents du Québec, on dit faire confiance aux experts de la Santé publique, comme c’est le cas depuis le début de la pandémie.
Selon les commentaires reçus, les avis sont partagés dans les rangs des parents, indique-t-on. Certains sont rassurés par cette annonce qui vise à réduire les risques de transmission, alors que d’autres s’y opposent, affirmant que des enfants de six ou sept ans sont trop petits pour porter un masque en classe toute la journée.
Les variants, «élément clé»
C’est avant tout la présence de nouvelles souches de la COVID-19, beaucoup plus transmissibles, qui justifie ce tour de vis supplémentaire, a expliqué jeudi en point de presse le directeur national de santé publique, le Dr Horacio Arruda.
«C’est le nouveau variant qui est l’élément clé dans l’équation», a-t-il affirmé.
Par ailleurs, la transmission est devenue plus «importante» dans les écoles primaires, au cours des dernières semaines, alors que les éclosions étaient davantage concentrées dans les établissements secondaires cet automne, a-t-il ajouté.
«Par mesure préventive, on pense que le bénéfice de porter un masque est important» puisque le masque médical permet de protéger les élèves, les membres de personnel et par ricochet, la communauté, a expliqué le Dr Arruda. La présence de nouvelles souches de la COVID-19 est maintenant suspectée dans plus d’une vingtaine d’écoles de la province, situées surtout dans la grande région de Montréal.
Le port du masque médical pour tous les élèves du primaire, en tout temps, y sera obligatoire à partir du 8 mars. À partir du 15 mars, ce sera au tour des autres élèves en zones rouges à l'extérieur de la communauté métropolitaine de Montréal de porter le masque «bleu» en classe.
Des élèves exemptés
Les élèves à besoins particuliers n’auront toutefois pas à porter le masque «bleu» en classe, a confirmé jeudi le ministère de l’Éducation.
Cette exemption permet d’apaiser les craintes de parents d’enfants qui ont des troubles de langage, comme Marie-Ève Bombardier, mère d’un élève de deuxième année «plus qu’inquiète» à l’idée que son garçon ait à porter un masque en classe.
De son côté, le président de l’Ordre des orthophonistes et audiologistes du Québec rappelle que les inquiétudes entourant le port du couvre-visage à l’école sont présentes «depuis le début» puisque le masque bloque des informations particulièrement importantes chez les enfants dont le langage est en développement, explique Paul-André Gallant.
Ce dernier ne s’oppose toutefois pas à cette mesure, qui se justifie par le contexte actuel, et estime qu’il est «rassurant» de constater que les jeunes ayant un trouble du langage peuvent être exemptés du port du masque en classe.