Inquiète pour ses proches en Colombie
Dre Liliana Romero est la directrice régionale de santé publique de Chaudière-Appalaches
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En plus de s’en faire pour la population de Chaudière-Appalaches, qui a été durement frappée par la vague automnale, la directrice régionale de santé publique, Liliana Romero, a passé la dernière année à s’inquiéter pour ses parents, qui vivent toujours en Colombie.
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Dre Romero n’a pas vu ses parents depuis l’été 2019 et elle ne sait toujours pas quand elle pourra les prendre dans ses bras. C’est l’un des deuils qui aura marqué son année.
« Oui, c’est un deuil qu’il faut faire. Ce sont des personnes âgées, qui attendent après le vaccin sur un continent où tout sera plus long et ils sont confinés depuis un an. Je me sens impuissante et ça cause beaucoup de préoccupations », confie la directrice de santé publique, qui trouve dans cette situation une motivation supplémentaire pour lutter contre la COVID-19.
S’ADAPTER RAPIDEMENT
Comme chaque direction régionale, le CISSS de Chaudière-Appalaches a dû affronter un important défi de ressources humaines.
« On avait deux grands défis. Oui, il fallait limiter la propagation de la maladie, mais on devait le faire en pleine gestion de nos effectifs. On est passé de 10 ressources d’enquête à 120 assez rapidement. J’ai vraiment été marquée par cette capacité de l’humain de s’adapter à tout. »
MARQUÉE PAR LES DÉCÈS
« La dernière année, c’est un bilan difficile. Personne ne s’attendait à vivre ça. Les décès m’ont beaucoup marquée. Ils étaient nombreux lors de la deuxième vague. [...] Je ne peux pas comparer mes expériences d’avant avec l’expérience de prendre la direction dans ce moment chaotique. C’était difficile, je ne peux pas dire le contraire. »
MÈRE À TEMPS PARTIEL
« La COVID a changé la dynamique et les habitudes familiales, comme pour tout le monde. Avec mon horaire, je suis un peu devenue une mère à temps partiel, c’est difficile par moments. Et c’est aussi difficile de ne plus avoir de temps pour soi. Ces moments-là n’existent plus vraiment. »
ELLE S’ENNUIE DE LA PEINTURE
Pour parvenir à décrocher, Dre Romero s’impose un 30 minutes d’activité physique par jour et fait du yoga et de la méditation.
Elle s’ennuie toutefois d’avoir le temps de peindre.
« Un artiste s’exprime à travers son art, moi quand je peins, et je ne suis pas une pro, ça m’aide à m’exprimer. Ça m’aide à extérioser les choses. Ça m’aurait fait du bien. »
Liliana Romero demeure positive pour la suite. À condition que la situation se maintienne et que les variants ne fassent pas trop de ravage.
« On aimerait vraiment que ça se maintienne pour qu’on puisse apporter cette bouffée d’air frais. On sait que les gens en ont besoin », admet la directrice.