Inquiets d’AstraZeneca, résignés faute de choix
La mauvaise presse entourant le vaccin suscite des craintes chez les gens
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Des craintes entourant le vaccin d’AstraZeneca persistent au Québec, mais la majorité de la population choisit de recevoir le vaccin malgré tout, à défaut d’avoir le choix.
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Plusieurs pays, dont la France et l’Allemagne, ont suivi la vague de suspension de l’utilisation du vaccin après des craintes d’effets secondaires majeurs, dont des thromboses.
Ces décisions ont des répercussions jusque chez nous, où plusieurs aînés ont des inquiétudes.
« Moi j’ai eu Moderna, et une chance parce que si ça avait été AstraZeneca, je retournais de bord », lance avec fermeté Jeanne Messier, résidente de Québec.
La dame tenait à recevoir le vaccin « pour protéger les autres autour », mais la mauvaise presse entourant le vaccin britannique a bien failli avoir raison de sa volonté. « Je ne le prenais pas, c’est officiel. »
- Écoutez l'entrevue de Benoit Barbeau, professeur au département des sciences biologiques de l’UQAM et expert en virologie, avec Benoit Dutrizac sur QUB Radio:
Le CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal indiquait que le taux de refus entourant le vaccin s’élevait à 8 % le week-end dernier dans ses centres.
À Québec, c’est moins de 20 personnes sur 1250 rendez-vous dans la première moitié de la journée d’hier qui ont tourné les talons, soit un taux de 1,5 %.
« Ça demeure un taux qui est marginal. Oui, les gens posent des questions et c’est normal avec ce qu’on entend, mais ils acceptent de le recevoir », explique Annie Ouellet, porte-parole du CIUSSS de la Capitale-Nationale.
« Il faut leur faire confiance »
À la mégaclinique d’ExpoCité, hier, les gens rencontrés semblaient effectivement résignés à recevoir AstraZeneca. Si on leur donnait le choix, par contre, leur décision serait souvent différente.
« J’en aurais peut-être choisi un autre. Avec tout ce qu’on entend, on se pose des questions, mais en même temps, s’ils nous le mettent dans le bras, il faut leur faire confiance », confiait Louis Tremblay, 78 ans.
« C’est mieux avoir lui que de ne pas en avoir du tout », croit quant à elle Rachel Bédard.
L’Importance de ne pas le refuser
Médecin-conseil à l’Institut national de santé publique du Québec, le Dr Nicholas Brousseau insiste sur l’importance de ne pas refuser AstraZeneca.
Selon lui, les événements ayant mené à la vague de critiques entourant le vaccin n’ont pu être directement liés à l’injection en tant que telle.
« Des cas de thrombose et d’embolies, c’est commun. On en voit des centaines au Québec chaque mois. Si on vaccine massivement la population, temporellement, on va retrouver des cas parce que ça devait arriver, vaccin ou non », rappelle le Dr Brousseau, qui espère que les analyses des cas problèmes en Europe reviendront rapidement pour rassurer tout le monde.
- Écoutez La rencontre Dutrizac-Dumont sur QUB radio:
La vaccination au Québec jusqu’à maintenant
- 744 108 doses administrées
- 8,8 % de la population vaccinée
- 101 790 doses attendues cette semaine
Les gens vaccinés par tranche d’âge :
- 0-15 ans : 0 %
- 16-59 ans : 5,2 %
- 60-69 ans : 6,6 %
- 70-79 ans : 24,7 %
- 80 ans et plus : 56,5 %
Sources : MSSS et INSPQ
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