«C’est l’aventure d’une vie» – Anik St-Pierre à The Voice
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Les prestations hallucinantes d’Anik St-Pierre à The Voice, en France, font jaser autant de l’autre côté de l’Atlantique qu’ici, au Québec. La compétition n’est pas terminée que, déjà, le téléphone commence à sonner pour la chanteuse de 48 ans, originaire de Shawinigan.
Quel parcours rocambolesque elle a vécu pour se rendre jusqu’aux battles, samedi dernier, à TF1. «C'est l'aventure d'une vie», laisse-t-elle tomber à l'autre bout du fil, lors d'un entretien avec Le Journal.
De prime abord, Anik St-Pierre avait posé sa candidature en retard pour cette 10e saison du télé-crochet. Mais, devant son talent, la production l’a tout de même convoquée. Il est étonnant d'apprendre qu'elle avait déjà tenté sa chance à plusieurs préauditions de La Voix, au Québec, mais jamais elle n'a été retenue.
Après quelques auditions virtuelles devant les producteurs, elle apprend, en octobre, qu’elle est conviée aux auditions à l’aveugle. Mais voilà que deux jours plus tard, la France annonce qu’elle ferme ses frontières aux Canadiens.
L’équipe de production a tenté par tous les moyens qu’elle puisse tout de même se rendre, mais la dérogation leur a été refusée. Anik St-Pierre a réussi à l’avoir en faisant ses propres démarches, et en respectant un processus rigoureux de quarantaine.
Pour l’audition à l’aveugle, elle ne propose rien de moins qu’une relecture de All by Myself, de Céline Dion, qui l’envoie dans l’équipe de Marc Lavoine. Sa performance a été vue plus de 300 000 fois sur YouTube.
Samedi dernier, elle s’est mesurée à un jeune chanteur, Arthur, à l’occasion des battles. Ils interprètent Under Pressure, de Queen et de David Bowie. Malgré ses prouesses vocales, elle n’a pas été choisie par son coach. Mais, surprise: la chanteuse Amel Bent a appuyé sur le buzzer pour rapatrier Anik St-Pierre dans son équipe.
«Il ne peut pas y avoir The Voice s’il n’y a pas Anik. C’est LA voix de ce programme, il faut que tu y sois», a justifié la chanteuse française.
De belles retombées
«À ce moment-là, les genoux m’ont flanché», se rappelle Anik St-Pierre. Son battle lui a d’ailleurs valu un article complet fort élogieux dans le journal Le Parisien.
Toutefois, les vols de candidats à The Voice ne fonctionnent pas comme les champs de bataille dans la version québécoise. Les coachs peuvent voler autant de candidats qu’ils le veulent, mais si Amel Bent en vole un autre, cela éjectera définitivement Anik St-Pierre de la compétition.
C’est ce samedi qu’on saura si Amel Bent mettra, ou non, la main sur un autre candidat. Anik St-Pierre connaît déjà son sort, puisque les enregistrements ont été faits il y quatre mois. «Je peux dire que ç'a été un ascenseur émotionnel incroyable», dit-elle.
Un album en chantier
Émission rassemblant en moyenne cinq à six millions de téléspectateurs chaque semaine, la visibilité dont bénéficie Anik St-Pierre commence à se faire sentir. Elle a eu plusieurs propositions de contrats autant ici qu’en Europe, «mais avec la COVID, ça complique les choses», fait-elle savoir. Elle prépare entre temps son premier album de chansons originales.
Elle opère également une école de chant et elle enseigne à une centaine d’élèves. Depuis le début de la pandémie, elle doit alterner entre les cours en présentiel et en ligne. Point positif, le passage au virtuel lui a permis d’accueillir de nouveaux étudiants français, qui l’ont contactée lorsque l’animateur de l’émission The Voice Nikos Aliagas a mentionné en ondes qu’Anik St-Pierre était professeure de chant.
«C’est incroyable de voir cet engouement-là», commente-t-elle.
Anik St-Pierre chante depuis qu'elle a six ans, mais elle a toujours mené une carrière dans l'ombre, que ce soit en travaillant en studio, comme choriste pour d'autres artistes ou en faisant des spectacles corporatifs. «Je viens de franchir une porte qui permet au grand public de me connaître», se réjouit-elle.