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La tempête parfaite pour faire mal aux finances des ménages

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La nourriture et le logement constituent deux nécessités de la vie et il semble que les deux coûtent de plus en plus cher de nos jours. Depuis quelques années, le coût de la nourriture représentait le principal obstacle à l’accessibilité alimentaire. Ce n’est plus le cas, car le coût pour se loger est maintenant considéré par les Canadiens comme l’obstacle le plus important.

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Un récent sondage réalisé par Grassroots Public Affairs, en partenariat avec Banques alimentaires Canada, montre à quel point les choses ont changé en seulement 12 mois. Un total de 46 % de Canadiens, soit près de la moitié des gens interrogés, considèrent que le coût du logement devient le principal obstacle à l’accessibilité aux aliments. 

Il y a 12 mois à peine, ce facteur comptait pour 21 %. Au total, 29 % des Canadiens considèrent le coût du logement comme un obstacle plus important aujourd’hui qu’il y a 12 mois. La hausse du chômage représentait le principal obstacle pour 71 % d’entre eux l’an dernier, pour des raisons évidentes. 

Cette année, il a chuté pour atteindre 42 %, soit le même pourcentage que le coût de la nourriture. En effet, le coût de la nourriture reste toujours considéré comme un obstacle important, mais le coût de l’hébergement surpasse les préoccupations liées aux prix des aliments.

Une hausse du prix des maisons n’entraîne pas nécessairement des effets indésirables. Après tout, une grande partie des Canadiens comptent sur la valeur de leur propriété pour accroître leur patrimoine et soutenir leur vie de retraite. 

Des hausses alarmantes

Toutefois, le rythme d’augmentation des prix est alarmant. 

Imposer les contribuables sur le gain en capital lors de la vente d’une résidence principale appauvrirait de nombreux Canadiens et ne s’attaquerait pas au vrai problème. 

L’Organisation de développement et de coopération économique (OCDE) a récemment indiqué qu’au cours des 20 dernières années, le prix des habitations au Canada a augmenté en moyenne de plus de 1680 %, soit le taux le plus élevé de tous les pays de l’OCDE. Le deuxième plus haut taux se retrouve loin derrière avec 96 % au Royaume-Uni. Il s’agit donc d’un véritable problème au Canada.

Les Canadiens affrontent une tempête parfaite sur le plan de l’accessibilité alimentaire. Il en coûte de plus en plus cher pour se loger, tandis que le prix des aliments devrait augmenter de 5 % cette année. De plus, l’économie reprend lentement du poil de la bête, mais en comparant le marché du travail canadien d’avant la pandémie à celui d’aujourd’hui, on constate un déficit de 500 000 emplois. Donc, de nombreux Canadiens sont préoccupés par leur situation professionnelle.

Sécurité alimentaire menacée

En raison de ces bouleversements macroéconomiques survenus ces dernières années, le Canada figure désormais sur la liste des pays éprouvant des difficultés à assurer la sécurité alimentaire d’un grand nombre de ses citoyens. Il n’y a aucun problème de disponibilité alimentaire au Canada, sauf peut-être dans le Grand Nord. 

Le coût croissant des produits et services essentiels à notre vie se conjugue au fait que les salaires évoluent à peine pour aider les Canadiens à faire face à des dépenses plus élevées.

Ottawa devra se faire une meilleure idée des conditions du marché immobilier dans le temps, au-delà de la pandémie, car les taux d’intérêt pourraient rester à des niveaux historiquement bas pendant un certain temps. Lorsque les prix de l’immobilier augmentent, les loyers finissent par rattraper les locataires qui ne peuvent que rêver de posséder un jour une maison. Nous assistons déjà à une hausse du coût des loyers au Canada, de 3 à 5 % sur certains marchés.

En raison de la pandémie, certains marchés sont plus touchés que d’autres. On constate que le phénomène du travail à domicile a des répercussions sur les petits marchés, et pas seulement sur les milieux urbains. Nombreux sont ceux qui n’ont pas besoin de vivre à proximité de leur lieu de travail. 

Selon l’Association canadienne de l’immeuble, les plus grandes variations de pourcentage d’une année à l’autre ont été enregistrées dans les Territoires du Nord-Ouest (48,1 %), en Nouvelle-Écosse (30,4 %), en Ontario (24,5 %), au Québec (22,5 %) et au Nouveau-Brunswick (20,9 %). De nombreux économistes estiment qu’un marché immobilier privé d’offres fait grimper les prix. L’augmentation de l’offre sur des marchés où la demande, urbaine ou non, atteint un niveau inégalé devrait s’inscrire dans les priorités de nos gouvernements.

La pandémie a également ravivé notre discussion collective sur le revenu minimum garanti. La pandémie elle-même nous a fourni des données sur le comportement des Canadiens lorsqu’ils reçoivent une aide financière des gouvernements. 

Nous savons encore très peu de choses sur la façon dont un revenu minimum garanti aiderait les familles à faire face à l’évolution des conditions immobilières et à la hausse des coûts du logement. En raison de la pandémie, le profil de notre main-d’œuvre va également se modifier. C’est sans doute maintenant, plus que jamais, qu’il faut aborder le sujet. Il est grand temps de s’engager dans des projets pilotes coordonnés à l’échelle nationale pour évaluer le fonctionnement d’un tel programme.

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