COVID-19: Québec ouvre la vaccination aux malades chroniques dès vendredi
Les personnes handicapées pourront aussi prendre rendez-vous sous peu
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Québec ouvrira finalement la vaccination à tous les malades chroniques et aux personnes handicapées, au grand soulagement de certains groupes de défense, qui s’expliquent mal les délais.
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Les personnes souffrant d’une maladie chronique pourront prendre rendez-vous dès vendredi pour se faire vacciner, soit dans un centre dédié, soit en pharmacie. Il s’agit notamment des personnes souffrant de diabète, d’une maladie pulmonaire sévère ou subissant une chimiothérapie pour un cancer (voir encadré).
De plus, dès le 28 avril prochain, les gens vivant avec un handicap physique ou intellectuel pourront également obtenir un rendez-vous via la plateforme ClicSanté. Un proche aidant pour ceux-ci pourra également être vacciné en priorité.
Québec avait d’abord ouvert la vaccination uniquement aux malades chroniques hospitalisés ou en suivi hospitalier, il y a deux semaines, ce qui avait causé de l’amertume chez plusieurs personnes vulnérables. Mais l’arrivée prochaine d’importantes livraisons de Pfizer, qui rentrent « comme une horloge suisse » permet maintenant d’élargir la campagne d’immunisation, a expliqué le ministre de la Santé, Christian Dubé.
Au total, 800 000 personnes supplémentaire pourront ainsi être immunisées contre la COVID-19, avant la population générale.
Bonne foi
Toutefois, pas question d’exiger une preuve lorsqu’une personne se présentera comme malade chronique.
Québec veut éviter que le personnel des centres de vaccination ait à « jouer à la police ». « On compte sur la solidarité des Québécois », a souligné le ministre Dubé, faisant valoir que la vaccination sera ouverte à tous d’ici peu.
De plus, on veut simplifier le processus pour ces personnes vulnérables, en évitant d’exiger des documents. « Je pense que ces gens-là ont déjà beaucoup à faire avec la vie qu'ils ont, je pense qu'ils attendent depuis très longtemps d'être vaccinés », a souligné M. Dubé.
Soulagement
Pour la directrice générale de l’Association pulmonaire du Québec, il s’agit d’une excellente nouvelle. « Il était temps. On voit des jeunes avec des maladies respiratoires qui ne sont pas sortis de la maison depuis le mois de mars l’an dernier », explique Dominique Massie. Pour une personne atteinte d’une fibrose pulmonaire idiopathique, par exemple, un virus qui cause une maladie respiratoire, comme la COVID-19, peut être fatal.
Constat similaire à la Fondation québécoise du cancer. « C’est un grand soulagement, on avait hâte que ça arrive », témoigne la conseillère aux communications, Léopoldine Frowein.
Mais toutes deux auraient souhaité voir les malades chroniques passer avant les adultes de 45 ans et plus, qui ont récemment reçu le vaccin d’AstraZeneca. « Ça nous a surpris », confie Dominique Massie.
« Quelqu’un qui est immunosupprimé a parfois moins d’anticorps pour combattre la maladie, donc en soi c’est logique que ces personnes-là soient vaccinées en priorité », fait valoir Mme Frowein.
D’ailleurs, le Dr Horacio Arruda a confirmé qu’il n’y a pas de contre-indication pour l’AstraZeneca en lien avec ce type de conditions.
Certaines des conditions priorisées
- Insuffisance rénale nécessitant la dialyse
- Immunosuppression sévère
- Chimiothérapie ou radiothérapie pour un cancer
- Maladies cardiaques sévères
- Maladies pulmonaires sévères
- Obésité (indice de masse corporelle de 35 ou plus)
- Diabète
- Anémie falciforme
- Trisomie 21
- Trouble cognitif (démence, maladies d’Alzheimer et de Parkinson)
- Lésion médullaire (hémiplégie et quadriplégie)
- Troubles neuromusculaires
Les élèves vaccinés à la rentrée?
Les élèves du secondaire pourraient être vaccinés à la rentrée scolaire en septembre prochain.
Pfizer-BioNTech a annoncé il y a quelques semaines que son produit est efficace à 100% chez les jeunes de 12 à 15 ans. Pour le moment, l’âge minimal est de 16 ans au Québec, mais le fait de vacciner les plus jeunes aiderait à atteindre une plus grande couverture immunitaire.
« Oui, on travaille sur des scénarios » pour immuniser les jeunes, a confirmé le directeur de la campagne de vaccination contre la COVID-19 au Québec, Daniel Paré.
Le scénario doit toutefois encore recevoir l’aval de la Santé publique, tandis que Santé Canada doit approuver le produit de Pfizer pour les 12-15 ans.
Vaccination à l’auto
Pour la population générale, Québec lancera diverses initiatives afin de rejoindre les 2,8 millions de personnes qui n’ont pas encore reçu leur première dose.
La semaine prochaine, un concept de vaccination à l’auto sera dévoilé, comme cela se fait déjà aux États-Unis. De nombreux snowbirds ont notamment été immunisés ainsi au courant de l’hiver.
De plus, deux premières entreprises lanceront une campagne d’immunisation de leurs employés en milieu de travail, a révélé Daniel Paré. À terme, 450 entreprises doivent participer.
Une fois les malades chroniques et les personnes handicapées immunisées, Québec lancera la dernière phase pour vacciner l’ensemble de la population. Celle-ci devrait débuter à la fin du mois de mai.
Variant indien : Arruda rassurant
Le directeur national de la Santé publique s’est montré plutôt rassurant sur la découverte d’un variant indien de la COVID-19 en Mauricie-Centre-du-Québec.
« Essentiellement, ce qui est une bonne nouvelle, c'est qu'on est en mesure de détecter ce variant-là », grâce au séquençage aléatoire, a expliqué Dr Horacio Arruda.
Il a également révélé qu’il s’agit d’une mutation différente de celui présent en Inde, même s’il est « de la même famille que le variant indien ». « Il vient de la même génération de souche, mais il n'a pas les mêmes mutations », a précisé Dr Arruda.
D’ailleurs, même si ce variant est plus contagieux et semble résister aux vaccins actuels, Dr Arruda souligne que d’autres facteurs expliquent la flambée de cas actuelle en Inde. « Il y a de la circulation de ce variant-là, mais il y a aussi eu relâchement des mesures », dit-il.