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Trump et Facebook : le problème reste entier

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AFP

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Le conseil de surveillance de Facebook maintient la décision de bannir Donald Trump de la plateforme. Ce cas a été l’objet d’une grande attention médiatique en raison de la notoriété et des controverses multiples qui caractérisent la personne visée.

Si on oublie le 45e président pour un moment, la décision annoncée hier apporte une contribution bien modeste au débat entourant deux grandes préoccupations. On peut d’abord se demander si les réseaux sociaux précisent suffisamment les limites à ne pas franchir et si ces limites s’appliquent bel et bien à tous les utilisateurs.

D’un autre côté, on débat actuellement au congrès américain de la nécessité de mieux encadrer les opérations de ces géants des réseaux sociaux et certains élus évoquent la nécessité d’une législation. Facebook devra donc continuer son introspection, mais des pressions extérieures risquent de se manifester pour un bon moment encore.

Je me suis intéressé aux réactions des élus démocrates et républicains du congrès. En raison de la polarisation actuelle, vous avez probablement deviné que si les deux formations sont préoccupées par Facebook, leurs récriminations ne vont pas dans la même direction. Et même quand on ne le nomme pas, on sent bien que Donald Trump inspire quelques orientations.

De leur côté, les démocrates jouent d’abord la carte de la désinformation. Les réseaux sociaux doivent assumer leur responsabilité et intervenir lorsque de la propagande mensongère s’immisce dans une campagne électorale. Si on doit envisager une législation fédérale, c’est de ce côté.

Les républicains soulignent pour leur part qu’en intervenant, les réseaux sociaux interfèrent avec la liberté d’expression. Essentiellement, si on bloque Trump, comment se fait-il qu’on en laisse sévir d’autres? Facebook, Twitter ou Instagram peuvent-ils s’autoréguler?

Des élus du GOP soulèvent aussi un autre point qu’on aurait tort de balayer du revers de la main. On considère que Facebook jouit d’un monopole qu’il faut briser ou dont on doit à tout le moins limiter le contrôle sur l’information.

Les réseaux sociaux sont omniprésents dans nos vies et ils constituent des instruments de communication puissants. Qu’ils soient utilisés pour échanger avec des proches, comme outil de promotion personnelle, pour servir des stratégies commerciales ou encore développer des chambres d’écho dont profitent les grandes formations politiques, ils sont incontournables et jouissent d’un pouvoir qui peut en effrayer plus d’un.

Il y a déjà plusieurs années que nous discutons de leur taille, de leur récupération des médias traditionnels ou de leur grande influence. Nous approchons maintenant du moment où des élus, qui ont tardé à bien étudier le phénomène ou à le comprendre, sentiront l’urgence ou la nécessité d’agir. Une fois de plus, ce sera intéressant d’observer si les deux grandes formations politiques américaines sont en mesure de parvenir à un compromis dans ce dossier.

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