Oseriez-vous laisser pousser vos pissenlits ?
Coup d'oeil sur cet article
Pour plusieurs, le pissenlit est un indésirable, mais cette année, bon nombre de Québécois ont décidé de laisser ces plantes fleurir sur leur terrain pendant tout le mois de mai pour relever le Défi Pissenlits.
«On a lancé le Défi Pissenlits parce qu’on est apiculteurs et à chaque printemps on voit l’importance des pissenlits. C’est vraiment une bonne source de nectar et de pollen après un dur hiver pour les abeilles et les insectes pollinisateurs», a lancé Christina Fortin Ménard, apicultrice et copropriétaire chez Miel & Co.
Puisqu’au printemps les sources de nourriture des abeilles sont limitées et que le pissenlit est l’une des premières fleurs qui leur soit accessibles, Christina Fortin Ménard et David Lee Desrosiers, tous deux apiculteurs à Portneuf, ont décidé d’encourager les Québécois à les laisser pousser. David Lee Desrochers
«On a lancé ça sur notre page Facebook et rapidement ç’a pris une ampleur qui nous a surpris. Notre publication a rejoint 300 000 personnes», a souligné Christina Fortin Ménard.
Près d’une vingtaine de municipalités y prennent part, dont Mont-Joli, au Bas-Saint-Laurent.
«On invite les citoyens à le faire, mais il y a aussi la ville qui dans deux de ses parcs va le faire. L’objectif à long terme c’est que tous les espaces verts passent le mois de mai avec tous les pissenlits», a expliqué Annie Blais, conseillère municipale à Mont-Joli.
Environ 4000 petites affiches «Je protège les pollinisateurs» ont trouvé preneurs jusqu’ici.
«Il y en a beaucoup qui se la procure pour démontrer à leurs voisins pourquoi ils laissent pousser leurs pissenlits et en même temps, les gens qui voient ses affichettes là ça les sensibilise», a souligné Mme Fortin Ménard.
- Écoutez l'entrevue de Caroline St-Hilaire avec Chantal Cantin, apicultrice et co-propriétaire de La Douce Miellée, sur QUB radio:
Quelques citoyens rencontrés par TVA Nouvelles ont d’ailleurs affirmé qu’ils seraient à l’aise de laisser pousser des pissenlits.
«Moi je les laisse-là. C’est beau des pissenlits, ça fait des fleurs, pourquoi les enlever ?», a lancé un Rimouskois.
«Je sais qu’on a du trouble avec les abeilles depuis plusieurs années, alors il faut planter des fleurs et arrêter de les tuer», a indiqué une dame.
Les populations d’abeilles sont en déclin depuis plusieurs années dans la province.
«Il y a plusieurs facteurs qui affectent les abeilles dont le plus gros le Varois, un parasite qui a décimé beaucoup d’abeilles dans les dix dernières années, a expliqué l’apiculteur Nicolas Tremblay, qui travaille au Vieux Moulin. Les abeilles sont très précieuses, mais sont très menacées par différentes causes, d’autres parasites, les insecticides.»
Et puisque pour faire un «kilo de miel ça prend des millions de fleurs», chacune d’entre elles compte.
«C’est le plus gros coup de pouce qui peut être apporté aux colonies d’abeilles», a insisté l’apiculteur David Lee Desrosiers.