Déficience intellectuelle et vaccination contre la COVID-19: des doses d'espoir
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Alexis Pronovost a 23 ans et vient de traverser une année difficile. Le jeune homme, qui vit avec une déficience intellectuelle, a dû composer avec une pandémie et des mesures sanitaires dont le sens et les subtilités pouvaient être difficiles à saisir pour lui. Son ciel vient de s'éclaircir, à la faveur d'une première dose de vaccin.
«C'était un petit peu compliqué avec les deux mètres de distance et de faire attention au travail», a avoué le jeune homme à l'équipe de TVA nouvelles. Alexis occupe un poste de commis à l'épicerie du coin. Un boulot dont il a fallu faire le deuil pendant quelques mois, l'anxiété se faisant trop prenante. «Il pleurait au travail, il pleurait quand il arrivait ici... le vaccin lui permet de sentir en sécurité», a fait valoir Nathalie Deschênes, sa mère.
Des soupirs de soulagement se sont également fait entendre du côté de Chambre en ville, une ressource privée de Trois-Rivières, qui accueille des adultes vivant avec une déficience intellectuelle. Cinq usagers qui y logent ont reçu leur première dose du vaccin mercredi matin. «J'ai des beaux mots à dire pour le CIUSSS MCQ, on a vraiment bien pris soin de nous.» Les autorités sanitaires ont en effet mis des mesures en place pour accueillir des clientèles aux besoins particuliers.
Les personnes vivant avec une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l'autisme font partie du dernier groupe à avoir pu se faire vacciner en priorité. Pour Martin Couette, professeur et titulaire de la Chaire de recherche autodétermination et handicap de l'Université du Québec à Trois-Rivières, il était temps que l'on se soucie de cette clientèle. «La priorisation des personnes qui ont une déficience intellectuelle pour la vaccination, ça découle aussi de la difficulté que vont avoir plusieurs d'entre elles à mettre les mesures en place pour se protéger du virus. Le virus, c'est quelque chose qui est quand même abstrait», a-t-il expliqué. La compréhension de la situation actuelle étant d'autant plus ardue pour cette portion de la population, ses impacts sur la santé mentale peuvent être importants, a insisté le chercheur.