Et les 10 pires routes du Québec sont...
CAA-Québec dévoile son 6e palmarès annuel des pires artères du Québec, qui sont les choix du public
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Le piètre état de nos routes en fait rager plus d’un alors que les nids-de-poule et autres cicatrices du bitume sont le pain quotidien des usagers. Pour une sixième fois, CAA-Québec dévoile son palmarès annuel des pires routes grâce aux témoignages et photos des utilisateurs. Le Journal vous présente en exclusivité le résultat de ce palmarès, dans lequel toutes les routes font leur apparition pour la première fois dans le palmarès.
• À Montréal: Nos routes en déroute: pas d’argent pour ce désastre
• À Québec: Nos routes en déroute: bien des bris sur la route... d’un traversier
PALMARÈS DES 10 PIRES ROUTES

Méthodologie
La 6e campagne Les Pires routes de CAA-Québec s’est déroulée du 20 avril au 17 mai 2021. Tous les usagers de la route (automobilistes, cyclistes, camionneurs, piétons, etc.) pouvaient dénoncer leur pire route de la province sur le portail Piresroutes.com. Un seul vote par route par jour était permis. Au total, 2818 votes ont été comptabilisés afin d’établir le palmarès final de 2021.
Des routes (et un traversier) en ruine
CAA-Québec présente aujourd’hui son 6e palmarès des 10 pires artères de la province
Cette année, les pires routes de la province sont toutes nouvelles dans le palmarès de CAA-Québec, proviennent en bonne partie de la région de Québec et comprennent même... une route fluviale !
Cette année, c’est le chemin de la Grande-Ligne, situé à Carignan, en Montérégie, qui obtient la médaille d’or, si on peut dire, selon le sondage annuel réalisé par CAA-Québec, qui dresse son 6e palmarès des 10 pires routes de la province.
Selon les usagers de cette route, qu’ils considèrent comme une « course à obstacles », ce n’est pas une surprise vu l’état de la chaussée qui se dégrade depuis plusieurs années sans que suive le financement pour la réparer.
Comme pour toutes les autres artères qui ont été élues cette année, c’est la première fois que ce chemin fait son entrée dans le palmarès.
Elle est suivie de la Ferry Ramp de Matane, soit la rampe d’accès à la traverse controversée reliant Matane à la Côte-Nord, qui a créé la surprise en s’invitant dans le classement à la suite d’un mouvement populaire visant à dénoncer les nombreux bris de service et les différents navires qui s’y sont succédé.
C’est le chemin du 3e-Rang-du-Bic, à Rimouski, qui récolte la médaille de bronze. Là encore, ce n’est pas une surprise pour les résidents et garagistes du coin, qui voient l’état des voitures se dégrader à cause des nombreuses crevasses sur la chaussée.
Mauvais élèves
Quatre routes de la région de Québec se faufilent dans le palmarès, contrairement à Montréal qui, pour la première fois, ne s’y trouve pas.
Ainsi, la rue Seigneuriale, le boulevard de l’Ormière et le boulevard Jean-Talon Ouest arrivent respectivement en cinquième, septième et huitième position. À Lévis, l’avenue Taniata trône au neuvième rang.
Selon Nicolas Ryan, porte-parole de CAA-Québec, la pandémie a pu jouer un rôle dans ce classement hors de l’ordi-naire et qui a reçu moins de votes que par le passé.
« [Avec le confinement] on peut présumer que plusieurs qui avaient un trajet quotidien qui les irritait sont restés à la maison et n’ont pas pris le temps de voter sur la plateforme », explique-t-il.
Réseau municipal
Par ailleurs, la pandémie a aussi amené les citoyens à faire plus de trajets locaux, pour aller à l’épicerie ou à l’école, ce qui a peut-être mis l’accent sur les petites routes.
Le mauvais état de routes municipales s’explique entre autres par le fait qu’une très grande partie des infrastructures d’assainissement sont enfouies sous les routes, soutient Guy Doré, professeur récemment retraité de la Faculté de génie civil de l’Université Laval.
« On peut difficilement comparer des réseaux municipaux et provinciaux. Les forces ne sont pas égales. Les routes [municipales] sont plus souvent excavées et toutes les fois qu’on excave, on ne peut pas la refaire aussi bonne qu’elle était, parce qu’on vient de créer une zone qui est mal construite [...] Ça fait donc plus de bosses, plus de trous, plus de fissures », explique M. Doré.
« Les budgets municipaux ne sont pas les mêmes que ceux du gouvernement, souligne aussi Michel Vaillancourt, professeur à l’École de technologie supérieure et spécialiste de la conception et la réhabilitation de chaussées. Souvent, les réseaux routiers sont quand même importants dans les municipalités, mais les budgets ne le sont pas nécessairement. Résultat, les réseaux municipaux sont très souvent plus dégradés. »