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Place au partage d’employés

Des manufacturiers n’hésitent pas à prêter ou encore emprunter des travailleurs

Metal sartigan
Photo courtoisie, Métal Sartigan Stéphane Veilleux, dans l’usine de Métal Sartigan à Saint-Georges-de-Beauce. La compagnie n’est pas contre l’idée du partage d’employés.

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Des entreprises manufacturières ont décidé de prendre le taureau par les cornes en s’entraidant pour combattre la pénurie de main-d’œuvre des dernières années. Selon elles, une partie de la solution passe par le partage de talents. 

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« Un des fournisseurs m’a prêté une opératrice. On a prêté des soudeurs à Adapt Solutions. On a prêté nos gens des ressources humaines à un de nos fournisseurs dans le parc industriel », partage avec fierté au bout du fil Louis Veilleux, fondateur et actionnaire du Groupe Mundial. Son entreprise compte 350 employés.  

Dans sa région, le plein emploi étouffe le sous-traitant de Lion Électrique. 

« Tous les jours, on saigne. On est excité quand on reçoit un CV. On sonne la cloche. On est fou raide », lance-t-il en riant.  

Tous les types d’emplois

Mais pour lui, pas question de rester les bras croisés à attendre qu’on cogne à sa porte. Sa solution depuis plusieurs années : le prêt d’employés.

« Si t’as trois chums, t’en as un avec de la bière, un avec de la pizza et un avec un jeu de cartes, on est capable de faire un party », blague-t-il.  

De gauche à droite : Pierre Veilleux, Stéphane Veilleux, Jeff Mathieu et Mike Lachance.
Photo courtoisie, Métal Sartigan
De gauche à droite : Pierre Veilleux, Stéphane Veilleux, Jeff Mathieu et Mike Lachance.

Résultat, pour sortir la tête hors de l’eau, Louis Veilleux n’hésite pas à faire ce que plusieurs entrepreneurs n’osent pas : il multiplie les échanges d’employés.  

« On se prête l’expertise aux ressources humaines. J’ai prêté un directeur financier pas mal bon à un de mes clients pour l’aider à obtenir une subvention d’un million de dollars », raconte-t-il. 

« Mon client avait besoin d’aide pour installer un robot. L’employée devait rester quelques semaines. Elle est finalement restée pendant deux mois. Ça m’a fait mal un peu, mais leur problème était beaucoup plus grand », poursuit celui qui s’attend aussi à un retour du balancier lorsque le besoin se fait sentir. 

Louis Veilleux, PDG de Groupe Mundial, avec Gina Lewis, PDG d'Adapt Solutions, et son directeur des opérations, Dale Byram. Ces deux entreprises se prêtent des employés d'usine entre elles depuis plusieurs années.
Courtoisie
Louis Veilleux, PDG de Groupe Mundial, avec Gina Lewis, PDG d'Adapt Solutions, et son directeur des opérations, Dale Byram. Ces deux entreprises se prêtent des employés d'usine entre elles depuis plusieurs années.

Des soudeurs à la cabane à sucre 

Même si la COVID-19 a freiné quelque peu l’utilisation de cette solution, Métal Sartigan, spécialisée dans la fabrication de bâtiments préfabriqués en acier, n’hésite pas non plus à utiliser le partage de main-d’œuvre pour assurer du boulot à ses troupes durant les périodes où le carnet de commandes de l’organisation est plus léger.  

Cela permet aux salariés d’éviter le chômage, et cette démarche assure à l’entreprise un retour du personnel. Métal Sartigan a notamment déjà prêté des soudeurs à des cabanes à sucre et des employés à Estampro. 

Ces derniers mois, en raison de la pandémie, la direction a toutefois préféré conserver le maximum de soudeurs et de journaliers sur le plancher afin d’avoir tous les bras nécessaires lors de la relance des activités. 

« Nous avons été des pionniers en Beauce concernant le partage de main-d’œuvre. On ne veut pas arrêter », répond Kate Kirouac, coordonnatrice des ressources humaines. « C’est souvent des ententes verbales. On veut garder ça friendly. [...] On ne voulait pas de contrat », poursuit-elle. 

Cette dernière explique que l’échange de travailleurs, qui se fait selon les besoins, se discutait parfois même lors d’un souper entre des responsables d’entreprises. Certaines règles non écrites sont imposées, notamment « le salaire doit être le même » et il est interdit de « voler les employés ». 

« On fait affaire avec des entreprises qui n’ont pas les mêmes cycles que nous. Lorsque nous sommes dans le pétrin, nous avons des amis qui viennent aussi nous aider », souligne Mme Kirouac.  

Métal Sartigan, qui compte 70 employés, a des installations à Lévis et à Saint-Georges-de-Beauce. 

L’emploi en mai au Québec  

Taux de chômage : 6,6 %

Emploi selon l’industrie en mai et variation par rapport à avril  

  • Services d’hébergement et de restauration : 157 600 (-9,4)  
  • Administrations publiques : 253 600 (-0,3 %)  
  • Construction : 286 800 (-2 %)  
  • Fabrication : 474 800 (-2,8 %)  
  • Commerce de gros et de détail : 646 800 (+1,7 %)  
  • Soins de santé et assistance sociale : 591 900 (- 0,5 %)  
  • Finance, assurances, services immobiliers et de location : 267 600 (+2,3 %)   

En mai, le Québec comptait 4 219 300 personnes en emploi (-0,2 %) 

Source : Statistique Canada

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