Pistes cyclables: encore plusieurs voies dangereuses
La sécurité des cyclistes est compromise à plusieurs endroits dans la région
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Malgré des investissements importants, plusieurs endroits restent dangereux pour les cyclistes dans la région de Québec.
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Mauvais entretien ou aménagement douteux, la situation est loin d’être parfaite en dépit des nombreuses améliorations.
Grièvement blessé le 1er octobre 2019 sur l’avenue Saint-Sacrement, Claude Samson a eu la vie sauve grâce à son casque, qui s’est cassé en deux sous la force de l’impact. La conductrice a voulu s’engager sur la rue des Artisans, heurtant de plein fouet le cycliste qu’elle n’a jamais vu.
Un peu craintif, le quinquagénaire a choisi de modifier son parcours en raison du danger. Tous les matins, le cycliste quitte Lévis en utilisant le traversier pour ensuite se rendre au travail dans le secteur de Vanier.
« L’avenue Saint-Sacrement n’est pas belle. C’est magané et plein de trous. C’est vraiment dangereux. Je ne passe plus là. C’est brisé et ce n’est pas aménagé. Je ne veux plus chuter et porter un collier cervical pendant trois mois », explique M. Samson, qui a eu besoin de plusieurs mois de convalescence.
Confusion
Depuis qu’il est remonté en selle, il utilise aussi quotidiennement la piste cyclable sur le terre-plein central du boulevard Pierre-Bertrand, un endroit où rien n’est simple.
« Il y a plusieurs intersections et des virages en U. Ça pourrait être moins compliqué même si le partage de la route se fait mieux », ajoute le cycliste expérimenté.
Si Québec et Lévis ont beaucoup dépensé dans les dernières années pour améliorer la vie des cyclistes, certains aménagements ne font pas l’unanimité.
Le fameux corridor cyclable de la rue Père-Marquette, entre la colline Parlementaire et le campus de l’Université Laval, a beaucoup fait jaser pour ses nombreux détours qui rallongent un trajet linéaire. Même en hiver, on peut s’y perdre, blaguent les utilisateurs.
Danger
Ailleurs, c’est la sécurité qui fait parfois défaut. À Cap-Rouge, sur la rue Promenade-des-Sœurs, seules les traces de peinture délimitent la bande cyclable bidirectionnelle sur un seul côté de la route, forçant ainsi les cyclistes à rouler à contresens.
« Le plus sécuritaire, c’est d’ignorer cette bande cyclable et de rouler à droite de la chaussée », affirme Jean Belle-Isle, un résident du quartier.
Selon Martial Van Neste, président de la Table de concertation vélo des conseils de quartier de Québec, le réseau régional assez âgé comporte toujours des sections qui n’ont aucun sens.
Encore du travail
« Pour le vélo utilitaire, il y a beaucoup d’endroits où ça va très mal à Québec. On a fait un répertoire à la Ville pour montrer l’ensemble des endroits qu’on considère dangereux », mentionne-t-il.
La Ville de Québec pourrait également améliorer l’accès à la haute-ville.
« La seule pente qui n’est pas si pire, c’est la Pente-Douce et ce n’est pas un endroit protégé. C’est pourtant un lien important. La Ville fait beaucoup de peinture, mais presque pas de voies protégées pour les cyclistes. La sécurité fait foi de tout », précise M. Van Neste.
KM DE VOIES CYCLABLES
- Laval : 292 km
- Québec : 376 km (382 km fin 2021)
- Montréal : 876 km
- Sherbrooke : 153 km
- Gatineau : 312 km