Michel Brûlé refusait de soigner ses troubles de bipolarité
L’ex-éditeur ne prenait pas ses médicaments et avait des idées suicidaires
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GUARAPARI, BRÉSIL | Michel Brûlé refusait de prendre ses médicaments pour traiter ses troubles de bipolarité, s’est enfoncé de plus en plus dans sa maladie et avait des idées suicidaires.
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C’est ce qu’a confié son frère, qui ne croit toutefois pas que son frère s’est enlevé la vie. Mais il s’en veut de ne pas l’avoir poussé à prendre la médication dont il avait tant besoin.
« Je crois que ça fait longtemps qu’il a ça [la bipolarité]. C’est peut-être cette maladie-là qui lui a donné autant de drive, qui l’a amené à avoir autant de succès », estime Martin Brûlé.
Le diagnostic de ce problème de santé mentale était tombé en 2019. Mais, d’après son frère, la maladie s’était aggravée et avait commencé à prendre de plus en plus de place dans les dernières années.
Notamment à cause de la pression engendrée par son entrée en politique, lorsqu’il avait tenté de briguer la mairie de Montréal en 2013 et celle du Plateau-Mont-Royal en 2017, et par le scandale d’agression sexuelle.
En août 2020, il est interné en psychiatrie à Québec et reçoit une médication, qu’il cesse de prendre quand il emménage au Brésil, près de son frère, en décembre dernier. Dès lors, la situation ne fait qu’empirer.
Les autorités ont dû intervenir au moins une fois pour régler des situations conflictuelles dans lesquelles Michel Brûlé était impliqué à Guarapari.
« Les policiers sont venus sur place, mais ils ne l’ont pas mis en état d’arrestation parce qu’ils se sont bien rendu compte qu’il n’était pas tout à fait lui », se rappelle Marcelos André Silva, un ami brésilien de l’éditeur déchu.
- Écoutez la chronique de Félix Séguin sur QUB radio:
Une blague de trop
Mais quelques semaines plus tard, en mars, il est arrêté à Domingos Martins, un village d’immigration allemande où il s’est rendu en pleine nuit pendant l’une de ses crises.
« Il fait une blague à quelqu’un. [...] À la fin, il baisse ses pantalons, mais il reste toujours avec ses [sous-vêtements], puis il y a une personne qui s’est sentie offensée », raconte son frère Martin.
Cette altercation lui vaut des accusations de grossière indécence, de lésions corporelles, d’injure raciale et d’entrave au travail des policiers. D’abord emprisonné, il est ensuite transporté à l’hôpital psychiatrique.
Dépressif
À sa sortie, ayant reçu un second diagnostic de bipolarité, Michel Brûlé refuse toujours de prendre sa médication. De plus en plus amer, il finit par entrer dans une phase dépressive à la mi-mai.
- Écoutez le journaliste Alexandre Dubé avec Benoit Dutrizac sur QUB Radio:
« Le 25, 26 [mai], il m’avait dit : “j’aimerais ça me tuer, mais je ne sais pas comment” », souffle son frère.
–Avec la collaboration de Jérémy Bernier
Une longue déchéance
Mars 2014
Il agresse sexuellement une auteure venue lui porter son manuscrit dans sa résidence du Vieux-Québec.
Octobre 2018
Une plainte est déposée à la police de Québec.
Octobre 2020
Michel Brûlé est déclaré coupable.
Décembre 2020
Il part habiter à l’auberge de son frère Martin à Guarapari, au Brésil.
Entre décembre 2020 et mars 2021
Michel Brûlé se retrouve dans au moins une situation conflictuelle où les autorités brésiliennes sont appelées à intervenir.
Mars 2021
Il est arrêté pour grossière indécence, lésions corporelles, injure raciale et entrave au travail des policiers après une altercation à Domingos Martins.
25 mai 2021
Il dit à son frère qu’il a envie de mettre fin à ses jours.
26 mai 2021
Michel Brûlé ne se présente pas en salle de cour virtuelle. Un mandat d’arrestation international est évoqué.
31 mai 2021
L’accusé est victime d’un accident de vélo mortel.
Si vous avez besoin d’aide
Ligne québécoise de prévention du suicide
- www.aqps.info
- 1 866 APPELLE (277-3553)
Jeunesse, J’écoute
- www.jeunessejecoute.ca
- 1 800 668-6868
Tel-jeunes
- www.teljeunes.com
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