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Armes à feu: une nouvelle escouade contre le trafic

La Sûreté du Québec et la police de Montréal unissent leurs forces dans la lutte contre les armes à feu

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Photo Agence QMI, Joël Lemay La mairesse de Montréal, Valérie Plante (en rose), et la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, lors d’une conférence de presse devant l’hôtel de ville de Montréal mercredi pour annoncer la création d’une nouvelle escouade.

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La Sûreté du Québec (SQ) et le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) ont annoncé en grande pompe mercredi la mise en place d’une équipe commune dédiée à la lutte contre les armes à feu : un geste fort qui laisse cependant encore les experts du milieu policier sur leur faim.

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« Disons que c’est une première étape, mais il n’y a rien de concret qui a été annoncé. C’était plus pour rassurer la population », a analysé le policier à la retraite André Durocher.

Le directeur général du SPVM, Sylvain Caron
Photo Agence QMI, Joël Lemay
Le directeur général du SPVM, Sylvain Caron
  • Écoutez l'entrevue avec Sylvain Caron, directeur du Service de police de la Ville de Montréal avec Vincent Dessureault sur QUB radio :    

La ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, n’a en effet pas précisé combien d’effectifs se joindront à cette nouvelle équipe, indiquant que les détails de cette collaboration renforcée entre les deux plus grands corps de police de la province seront connus ultérieurement.

« Dans l’immédiat, il y a déjà de la collaboration, mais à moyen et long terme, il y aura une équipe permanente », a simplement glissé la ministre lors d’un point de presse aux côtés de la mairesse de Montréal, Valérie Plante. 

  •  Écoutez l’entrevue de Valérie Plante, mairesse de la Ville de Montréal   

Plus de policiers dans les rues 

Le SPVM a cependant d’ores et déjà fait savoir que l’entrée en scène de la SQ dans ce dossier lui permettra d’augmenter sa présence dans les quartiers où plusieurs fusillades ont fait rage ces dernières semaines, Rivière-des-Prairies et Montréal-Nord, entre autres.

« L’ajout d’un corps de police qui a les moyens est un avantage, c’est clair. Trop souvent, les corps de police seuls ont tendance à se créer des barrières », a souligné Jean-Claude Gauthier, policier retraité et ex-membre de l’escouade antigang.

S’il se réjouit que la SQ mette l’épaule à la roue, cet ancien du SPVM note cependant l’absence pour le moment de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) dans cette équipe intégrée.

La ministre de la Sécurité publique et vice-première ministre du Québec, Geneviève Guilbault
Photo Agence QMI, Joël Lemay
La ministre de la Sécurité publique et vice-première ministre du Québec, Geneviève Guilbault

La police fédérale, a noté M. Gauthier, est pourtant celle qui est la plus à même de contrôler l’entrée d’armes à feu aux frontières.

« La GRC a déjà été contactée. On est en pourparlers avec eux », a toutefois assuré la directrice générale par intérim de la Sûreté du Québec, Johanne Beausoleil, elle aussi présente mercredi lors de la conférence de presse.

Carcajou 2.0

Mise sur pied à la suite de la fusillade de lundi qui a coûté la vie à trois individus dans l’arrondissement Rivière-des-Prairies, cette nouvelle équipe n’est pas sans rappeler l’escouade Carcajou, créée en 1995 dans la foulée du décès du jeune Daniel Desrochers, victime collatérale de la guerre des motards.

Six ans après l’onde de choc provoquée par le décès de cet enfant de 11 ans dans l’explosion d’un véhicule piégé, à Montréal, cette escouade mixte avait permis l’arrestation du chef des Hells Angels, Maurice « Mom » Boucher.

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Photo Agence QMI, Joël Lemay

Sauf que s’attaquer aux trafiquants d’armes et aux gangs de rue d’aujourd’hui risque de s’avérer plus complexe que la lutte contre les motards à l’époque, a prévenu l’ex-policier Paul Laurier. 

« Contrairement aux motards, on s’attaque ici à du crime désorganisé. Les lois pour l’infiltration sont aussi plus compliquées qu’à l’époque », a illustré cet ancien de la SQ.

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